A quels jours du lancement de la campagne pour les présidentielles dont le premier tour est prévu le 11 octobre 2015, Mrs Camara Abdoulaye Youlaké et Sékou Amadou Sissoko ont rencontré M. Mohamed Lamine Yayo, chef de cabinet du ministère de l’économie et des finances, et vice-président du Collectif pour la réélection d’Alpha Condé (CRAC). Avec lui, nous avons parlé des structures d’appui au RPG, le bilan et les chances de leur candidat, l’état de santé de l’économie guinéenne ainsi que des perspectives ‘’heureuses’’ pour le pays. Lisez plutôt l’interview.
Merci, M. Yayo de nous recevoir, notre préoccupation première est celle de savoir pourquoi avez-vous mis en place le CRAC ?
Je voudrais rappeler que le CRAC est né sous l’égide de M. Malick Sanckon qui en est l’initiateur. Autour de lui donc certains cadres qui, après avoir passé au crible, l’analyse des faits vécus chez nous, en prenant en compte ce qu’on appelle le devoir de mémoire, ont décidé de mettre en place ce collectif pour la réélection du Pr. Alpha Condé depuis 2013.
Qu’est-ce à dire M. Yayo ?
Dans un pays, le devoir de mémoire impose qu’on se souvienne du passé et qu’on puisse essayer de faire- tant soit peu- un tableau comparatif. Certes, la comparaison n’est pas raison, mais un tableau comparatif est nécessaire afin qu’on puisse retenir des faits dans la mémoire collective. Puisqu’il ya des faits, s’ils sont bien posés, ils deviennent indélébiles et résistent aux vicissitudes du temps. Donc, en Guinée qu’est ce qui s’est passé depuis 1958 et de cette date à nos jours ? Il faut les restituer. Les jeunes générations ne sont pas au courant de ce qui s’est passé en Guinée. Le collectif pour la réélection du professeur Alpha Condé a décidé de passer au crible de l’analyse ces faits sans revenir dans les turpitudes du passé, à partir de 2010 que nous considérons comme un repère très intéressant.
Pourquoi l’année 2010 comme repère ?
Des grandes transformations intervenues et des chantiers ouverts en Guinée depuis 2010, font que la différence s’est portée là ? Pourquoi encore 2010? Sur le plan politique, démocratique dans ce pays, c’est la première fois dans une compétition politique en Guinée, nous avons 24 impétrants, postulants. Si après cette compétition saine, il ya un qui est élu avec son projet de société et qui a déjà posé des actes, il y a lieu de faire ce bilan sans complaisance. C’est pourquoi ce groupe de cadres s’est retrouvé et a décidé de s’impliquer dans la sphère politique pour en faire notre les acquis positifs de 2010 les intégrer, prendre le bâton de pèlerin pour passer par tout les expliquer au niveau de la couche analphabète, de la celle estudiantine, au niveau de tous en Guinée comme à l’extérieur, pour dire aux Guinéens depuis 2010 voici les changements opérés dans ce pays. Les changements dans le cadre d’une dynamique, d’une évolution positive, des mutations positives intervenues depuis 2010 et qui font aujourd’hui que la Guinée est revenue sur l’échiquier régional, international. La Guinée donc, jouit aujourd’hui d’un coefficient de respectabilité. Ce coefficient de respectabilité dont jouit la Guinée n’est pas fortuit. C’est un processus de longue haleine qui a permis d’obtenir des résultats probants qui sont là aujourd’hui et qui prouvent que la différence et la démarcation est faite par rapport au passé.
- Yayo, nous assistons comme vous, à une prolifération des mouvements de soutien pour la réélection du professeur Alpha Condé. Est-ce qu’on peut savoir la spécificité du CRAC rapport à ces autres mouvements ?
Les mouvements de soutien partout où ils viennent nous les saluons. Nous sommes obligés de leur tendre la perce, une main dans le cadre de la collaboration étroite. Pourquoi ? C’est l’expression d’une dynamique car chaque volonté même d’un individu est l’expression d’une dynamique. Quand c’est un collectif, c’est l’expression d’une grande dynamique. Dans la vie politique, il y a lieu de considérer la démarche altruiste qui impose que ça ne soit pas moi, ce narcissisme infécond qui végète en l’homme et qui est en homme mais que le dessein soit le dessein au service de la collectivité. Ou dessein pour l’approbation d’une politique, nous le saluons. Et les mouvements politiques qui viennent aujourd’hui, nous les tendons la main.
Le CRAC est désigné, pour notre gouverne, comme un mouvement phare qui va fédérer et qui va coordonner tous les autres mouvements politiques. La différence entre CRAC et les autres mouvements, c’est la touche intellectuelle qu’on y a portée au débat politique. Parce que la quête de la démocratie est nécessairement contradictoire mais l’acceptation du débat est un mérite. Un débat contradictoire pour prouver que dans la sphère de la politique quelque soit la diversité d’opinions le dénominateur commun doit être la convergence d’idées vers un objectif commun.
Quel est cet objectif commun ?
Reconnaître ce qui est fait. Ce qui est indélébile en Guinée aujourd’hui, c’est la volonté politique qui a été exprimée depuis 2010 et qui est donc le socle pour toutes les autres volontés. Si les autres mouvements viennent renforcer la sphère politique, le CRAC salue cela et intègre tous autres mouvements politiques et apporte sa pierre blanche, une touche nouvelle de faire autrement la politique pour que dans la convivialité et dans la diversité des opinions, on s’accepte mutuellement dans le cadre d’un débat contradictoire et que le bilan qui est là défendable sur le plan politique sur tous les autres plans, le CRAC en fait sien et les autres mouvements intègres en font notre. Nous sommes sûrs que ce bilan là qui est défendable, nous ferons en sorte que la bonne information soit portée au niveau de tous pour que le Pr. Alpha Condé soit plébiscité en 2015 afin que la dynamique de changement positif et qualitatif continue en Guinée sous son leadership pour que le peuple de Guinée- à partir des postes de pauvreté- s’émancipe sur le plan économique, mental et sur les autres plans.
- le vice-président du CRAC, la multiplicité de ces mouvements de soutien n’est- elle pas un frein à l’épanouissement du RPG arc-en-ciel ? Est-ce que vous ne faites pas ombrage au parti ?
Nous ne faisons pas ombrage au parti. Tous ces mouvements de soutien, en commençant par le CRAC, constituent un viatique, un support du RPG-arc-en-ciel. Qu’est ce que nous avons constaté, après une cogitation collective? Aux dernières élections législatives, au niveau des bureaux de vote, jusqu’à une certaine heure, RPG-arc-en-ciel n’était pas représenté. Nous avons constaté qu’il y a un déficit. Les cadres ne s’intéressent pas à la politique, ils ne viennent pas occuper leur rang et jouer leur rôle. Donc, le CRAC s’est dit puisque nous avons perdu dans les cinq communes de la capitale aux listes uninominales pas à celles proportionnelles, il faut amener les cadres. C’est ce travail qui a été fait. Le CRAC a comme base trois mille cadres supérieurs, si on procède à une divulgation de la stratégie, multiplier trois mille par deux, ne reste que ces trois ou six milles, nous pouvons sécuriser le scrutin du RPG à partir des bureaux de vote, en envoyer des cadres, des intellectuels auprès des militants à fin que le bulletin de vote soit bien rempli, ne soit pas raturé synonyme d’annulation pour lutter donc contre les annulations, les bulletins vierges, nuls- qui étaient nombreux en 2010 et toutes les élections ont connu- Nous avons dit, les intellectuels que nous sommes venons jouer notre rôle d’éclaireur, venons accompagner le RPG.
Les mouvements politiques sont donc des viatiques nécessaires au RPG. Et le CRAC a fait sa démonstration en prenant son bâton de pèlerin pour faire le tour des grandes universités de Conakry et de l’intérieur du pays pour expliquer à la couche estudiantine les grandes mutations opérées sous le magistère du Pr. Alpha Condé.
- le vice-président tous ces mouvements de soutien ont pour slogan ‘’Un coup K.o’’. Peut-on savoir de qui vient-il ? Est-ce que vous croyez réellement à ce slogan ?
‘’Le coup Ko’’ est un slogan du CRAC. Le peuple guinéen loin d’être amnésique, le peuple peut apprécier un bilan. Aujourd’hui il y a lieu de reconnaître que depuis 2010, il y a eu beaucoup de mutations sur le plan économique, politique culturel voire social. Ainsi, au regard de ces acquis du quinquennat du M. le président de la république Alpha Condé, nous croyons au ‘’coup KO’’, notre slogan.
Parlons un peu d’économie, M. Yayo, entant que Chef de Cabinet du ministère de l’économie et des finances, quel l’état actuel de la dette extérieure de la Guinéenne ?
Pour répondre à cette question, jetons coup d’œil sur le passé, avant l’élection du Pr. Alpha Condé, les indicateurs du développement du PNUD classaient la Guinée dans le peloton des pays pauvres très endettés. Imaginez, la Guinée avait une dette de trois milliards cent million de dollars avec un produit intérieur brut à la barre de cinq milliards six cent millions de dollars. Quand vous prenez la configuration du budget, le titre est celui de la dette. A cause des critères de performances dans le cadre macroéconomie et du fait que nous ayons renoué nos partenariats avec les institutions internationales et les autres partenaires techniques et financiers, nous avons effacé- sur décision des deux grands conseils d’administration de la banque mondiale et du fonds- sur le stock de trois milliards cent million de dollars, les 25 et 26 septembre 2012, de deux milliards cent millions soit 75% de la dette et par rapport PIB de la Guinée qui est de cinq milliards six cent milliards de dollars. Voici les avancées économiques et à partir de là, toutes les autres opportunités se sont ouvertes en Guinée dans le cadre des perspectives. Les grandes sociétés comme Rio Tinto qui sont venues ratifier un protocole d’accords de vingt milliards de dollars en terme prévisible certes mais à date, sept groupes financiers ont fait une manifestation d’intérêt : la banque d’investissement européen, la société financière internationale et les autres partenaires comme la banque africaine de développement… La crédibilité est là aujourd’hui grâce au Pr. Alpha Condé.
- Amadou Cissoko et A.Youlaké Camara