En Guinée, la nomination du successeur de Mohamed Saïd Fofana continu d’alimenter les débats. Sans doute parce que les attentes sont nombreuses et le nouveau locataire de la Primature n’a pas droit à décevoir. C’est en tout cas l’essentiel des discours de l’opinion publique, dont presqu’unanime sur le choix de Mamady Youla, 54 ans et fin connaisseur du secteur privée et de l’administration locale.
Avant samedi, 26 décembre 2015, date de sa nomination, les pronostics et spéculations de potentiels successeurs du chef du gouvernement sortant étaient sur presque toutes les lèvres ; rappelle Cheick Traoré. Il salut dans la foulée : « la protection du secret d’Etat sur le choix du Premier ministre (…) ça veut dire que les deux hommes (allusion faite à Alpha Condé et Mamady Youla) seront capables de diriger des conseils de ministres, dont les résolutions ne se retrouverons pas à la place publique.»
Selon lui, le parcours du nouveau patron du futur gouvernement annonce des bons signes pour le second mandat Condé. « C’est un homme efficace dans l’ombre qui peut poser des actes sans être forcément vu », déclare l’ancien député. Et d’ajouter : « le Président de la République a besoin d’un cadre compétant de ce genre pour faire marcher son projet de société sans obstacles majeurs. »
Et ce n’est pas tout, croit savoir M. Traoré, puisqu’en désignant M. Youla dit- il le chef de l’Etat vient de confirmer sa volonté de rajeunir et féminiser l’Administration guinéenne. « C’est une volonté avérée de rupture générationnelle. Et cela prouve que le Président de la République s’apprête à passer la main à la jeunesse », conclut- il.
Aliou Baldé