Madame Mama Tady CONDE est la Présidente de l’association UCERPAC (Union citoyenne pour l’Education et la Réinsertion Pérenne par l’Action Communautaire). Dans cette interview, elle s’est exprimée sur divers sujets. Elle répond aux questions de notre reporter…
Madame, le 8 Mars dernier, fête des femmes, à Colèah, un petit incident serait produit. Que savez-vous de cet incident ?
Le 8 mars 2016, les femmes de Matam précisément de Colèah avaient décidé d’organiser une manifestation culturelle sous le parrainage de Mme Oularé Bountouraby Tosogué, qui leur avait offert des matériels d’assainissement (pelles, brouettes, ballais, gans…) en guise d’encouragement par rapport à leur programme de nettoyage des quartiers de Matam qu’elles entament depuis plus de 2 mois.
Ce jour, une bonne partie de ces femmes se trouvaient au palais du peuple pour la cérémonie officielle. En principe, c’était du palais qu’on devait se rencontrer à Colèah imprimerie au carrefour Koïtaya. Aux environs de 11 heures, les jeunes chargés d’aménager les lieux m’appellent en me disant ceci : Madame la Présidente, nous avons commencé à poser les chaises, mais Madame le Chef de Quartier de Colèah imprimerie a envoyé des chaises aussi au même lieu. Je leur demande pourquoi ? Que nous ne pouvons pas organiser aujourd’hui que tout le monde doit être au Palais. Les enfants lui ont dit que nos femmes sont déjà là-bas. Qu’elle aurait dit encore que d’ailleurs il y a un président qui arrive, tout le monde doit aller à la réception sur l’autoroute. Bref, ils sont partis au siège du quartier, on leur aurait dit là-bas aussi que la fête n’aura pas lieu ce jour, qu’ils ne disent pas un autre jour mais pas ce 8 mars. Vers 14 heures Les jeunes sont allés aménager un autre endroit, soudain, elle revient encore avec son chef de secteur en proférant ceci : Je vous ai dit que votre fête-là n’aura pas lieu aujourd’hui, je ne dis pas un autre jour mais ce jour ; et si vous insistez c’est moi qui mourrai ou d’autres, d’ailleurs j’ai distribué la drogue aux jeunes de chicago pour venir vous attaquer. Là, il y a eu révolte des femmes. Lorsqu’on m’a appelé pour m’informer de ce qui se passe maintenant, et qu’ils sont prêts à tout qu’ils vont organiser parce qu’ils sont tous natifs di territoire. C’est ainsi que j’ai dépêché Monsieur Keïta qui conduisait la délégation invitée de Matoto, d’aller calmer les femmes et les jeunes, de ne pas céder aux provocations et de leur dire de renoncer, qu’on pouvait le faire un autre jour. Arrivé, Monsieur Keita a calmé les organisateurs et parti rencontrer Mme le Chef de Quartier et son staff, en leur plaidant de laisser les femmes faire leur fête. Plus de 45 mns de négociation, au finish elle dit à Monsieur Keita : je te connais bien mon frère, mais très malheureusement je ne peux te donner satisfaction aujourd’hui car l’ordre est venu de Mme le Maire.
Moi-même je suis venue sur les lieux, demander humblement aux femmes d’arrêter, comme on parle de la mort, moi je ne prends pas cette responsabilité. Si un responsable se permet d’avancer de tels propos, abandonnons.
Je leur dis que moi j’emboite les pas de notre cher président qui a dit en 98 qu’il n’est pas venu pour gouverner des cimetières, et chacun connait pourquoi.
Les élections locales s’annoncent, quelles sont vos ambitions ?
Ces élections seront les bienvenues après plus de 10 ans qu’elles n’ont pas été organisées. Pour mes ambitions, c’est très tôt de me prononcer la dessus. Mais je rêve de voir ma commune (MATAM), commune pilote de la Guinée, une commune propre où il fera bon à vivre.
La commune de Matam est caractérisée aujourd’hui par une mauvaise gestion, de la médiocrité et du laisser-aller dit-on. Quel commentaire avez-vous à faire sur ce sujet ?
Avant tout, Permettez-moi de m’incliner pieusement devant la mémoire de notre illustre regrettée Mme Kaba Rougui Barry RBB, qui a été la première femme maire de notre pays, en l’occurrence de Matam. Sincères condoléances à Son époux, ses enfants, sa famille, au Président de la République et à tous les guinéens.
Ne faisant pas partie de l’effectif du personnel ou conseillère, je me fais le devoir, en tant que citoyenne de Matam, dans un constat général, notre commune est laissée pour compte. Le siège même se trouvant dans un état dégradant qui ne dit pas son nom. Matam n’a pas innové depuis….
Votre perception sur un éventuel 3ème mandat du Président Alpha Condé ?
Je ne peux me prononcer sur ce sujet qui est un non-événement. Il n’a même pas épuisé encore sa première année de ce second mandat. Le président n’a jamais dit qu’il compte s’éterniser au pouvoir, ce Monsieur a une grandeur. Poser d’autres questions, celle-ci n’est vraiment pas à jour.
Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans vos lignes pour la satisfaction de vos lecteurs. Encore bonne fête aux femmes de Guinée et de Partout. C’est avec désolation que nous avons constaté que cette maudite maladie à virus Ebola a refait surface dans une sous-préfecture de la région forestière. Prions le bon Dieu que ceux-ci soient les derniers cas, que plus jamais nous n’entendions parler de ce virus. Mes vœux de succès, de bonne santé et de longévité au Président bâtisseur le Professeur Alpha Condé.