C’est peu de dire que la colère transperce le cœur des acteurs de la société civile guinéenne, lesquels se sont vu opposer mardi, au terme d’une réunion, une fin de non recevoir à leur souhait de tenir une marche contre la montée inexorable de l’insécurité, par le gouverneur de la ville de Conakry. C’est le président de RECIPROQUE Guinée, qui nous a confirmé l’information.
La première autorité de la ville de Conakry, ne souhaite point que cette marche se tienne en ce moment, dans le contexte où le pays est engagé résolument dans une nouvelle stratégie, baptisée « zéro Ebola en 60 jours ». Les organisations de la société civile guinéenne, estiment que c’est du faux-fuyant, un argument à deux balles.
Elles ne comprennent pas qu’on puisse organiser dans notre pays, une marche pour soutenir la France et condamner les attentats qu’elle avait connus dont le plus meurtrier à Charlie Hebdo, et qu’on interdise aux guinéens de tenir une marche pour s’élever contre l’insécurité grandissante dans leur pays. Alors que dans les deux cas, il s’agit de la même préoccupation, l’insécurité, du même contexte Ebola.
A en croire plus d’un acteur des différentes plates-formes guinéennes, l’interdiction du gouverneur n’a aucun sens et ne saurait les faire changer d’avis. Ils prétendent même s’être donné du temps pour se conformer à la loi en la matière. C’est-à-dire, informer les autorités trois jours francs avant la manifestation. Dans le cas d’espèce, cela fut fait selon le responsable d’une plate-forme.
Ce qui laisse présager un bras de fer ce jeudi. Car le gouverneur a pris la décision d’interdire cette marche, mais les organisateurs n’entendent pas se laisser faire.
Ils clament que leur marche est prévue ce jeudi, à Conakry, du palais du peuple à la primature, elle se tiendra bel et bien selon un autre responsable.
A suivre !
Hadja Batouly Sylla