La semaine dernière, le représentant des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Ibn Chambas, était en Guinée. Objectif, s’acquérir du niveau d’avancement du dialogue politique en Guinée. Cette démarche des Nations Unies qui s’inscrit dans le cadre du déblocage du dialogue politique entre les différents acteurs, laisse les avis d’autant plus partagés dans les rangs de l’opposition. Notre rédaction a joint quelques-uns, pour recueillir leurs propos.
Pour Alpha Ibrahima Sila Bah, président du PRGP « M. Ibn Chambas est venu s’acquérir du niveau du blocage du dialogue politique. C’était essentiellement l’objet de sa visite en Guinée, pour savoir comment les Nations Unies pourront s’impliquer pour amorcer le processus du dialogue politique. Sur ce, nous avons discuté sur plusieurs questions, dont celle de la CENI, du recensement général de la population et de l’Habitat, afin de finir avec cette transition qui n’a que trop durée ».
Même si l’implication des Nations Unies dans la reprise du dialogue, entre les différents acteurs politiques du pays est un point essentiel pour aller à des élections transparentes, certains leaders ne restent d’autant pas confiant : « Je ne crois pas à un dialogue franc avec le régime en place. C’est le énième dialogue. A chaque fois qu’un dialogue est conclu, il essaye de retarder le processus en revenant sur tous les consensus obtenus de part et d’autre. Par finir, il met en place un processus permettant d’organiser des élections en sa faveur. Jusque-là, où nous sommes, l’opposition n’a été associée à aucun stade du processus de la préparation des élections. La CENI va nuitamment à la présidence pour recevoir des instructions, elle continue sa fuite en avant. Cette CENI est totalement biaisée, sa composition n’est plus paritaire, il n’y-a aucun équilibre au sein de cette institution. Je ne suis pas du tout optimiste par rapport à la reprise du dialogue politique, parce qu’il y a plutôt eu un semblant de dialogue, qu’un véritable dialogue qui pourrait nous sortir de la crise » assène le président du PGRP.
Aliou Condé, secrétaire général du l’union des forces démocratique de Guinée (UFDG), présent lors de la rencontre avec le diplomate onusien, évolue dans la même lancé « M. Chambas est venu pour nous écouter, afin que les Nations Unis puissent s’impliquer d’avantage ». Durant l’entretient, il a évoqué certaines conditions que l’opposition avait mis sur table lors de la rencontre « Nous avons montré nos inquiétudes par rapport au fichier électoral, nous avons parlé du calendrier électoral, nous avons aussi fait part de la démarche de la CENI dans l’organisation des élections que nous trouvons anormale et tant d’autres sujets ont été débattues ».
Contrairement à Alpha Ibrahima Sila Bah, le secrétaire général de la première formation politique de l’opposition a affirmé, qu’après l’ouverture du dialogue, il sera question de voir si toutes les conditions sont réunies pour aboutir à un dialogue franc sont mise en place, bien avant cela, Aliou Condé s’abstient d’apporter un jugement par rapport à cet éventuel dialogue qui permettra d’aller à des élections transparentes.
Ibrahima Kindi Barry