L’opposition républicaine n’a pas attendu la fin du conclave des commissaires à la CENI qui se tient à Kindia pour brandir ses menaces contre le renversement de l’ordre des élections.
Elle a fait savoir son opposition à une telle décision, dans une déclaration rendue public le vendredi 6 mars 2015 au siège de l’UFC à Cosa.
« L’opposition républicaine attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’intention du Gouvernement et de la CENI de n’organiser les élections communales qu’après l’élection présidentielle de 2015 », a-t-elle commencé.
Selon le porte parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, cette volonté d’inverser l’ordre des élections a pour but de proroger le mandat illégal des délégations spéciales et des chefs de quartier nommés par l’exécutif en violation des dispositions de la constitution et du code des collectivités locales.
« L’objectif recherché est de maintenir en l’état le dispositif mis progressivement en place par le pouvoir en vue d’organiser, lors des prochaines élections, une fraude massive et généralisée dont les autorités locales nommés et ne disposant d’aucun mandat électif constituent les leviers essentiels », lit-il dans la déclaration.
Selon le porte parole l’opposition républicaine qui a lu la déclaration, le pourvoir s’obstine à amener la CENI, organe en charge d’organiser les élections à adopter un chronogramme prévoyant l’organisation du scrutin présidentiel avant les élections locales. D’où le retard dans la reprise du dialogue politique au cours duquel aurait pu être discutées et résolues les questions ayant une incidence décisive sur la qualité du processus électoral, comme le chronogramme des élections, la reforme de la CENI, le Fichier électoral, le juge électoral…
« L’Opposition républicaine réaffirme sa ferme volonté de s’opposer à cette autre tentative de tripatouillage des lois de la République par les autorités actuelles qui ont mis en place partout dans le pays à la tète des communes rurales et urbaines ainsi que des quartiers et districts, des fonctionnaires zélés et des activistes du parti au pouvoir », poursuit Aboubacar Sylla.
Pour éviter de se retrouver devant un fait accompli, l’opposition exige que soit publié au plus tard au 15 mars 2015 un chronogramme électoral envisageant la tenue des élections communales avant l’élection présidentielle. Faute de quoi, elle menace de suspendre sa participation aux travaux du parlement, mais aussi ne reconnaitra plus la commission électorale et rejettera toutes les décisions et résolutions de cette institution. A ces deux menaces, s’ajoute la non reconnaissance des délégations spéciales dont le mandat a expiré en appelant le peuple à des actions de désobéissance civile à leur endroit. Sans compter la reprise des leurs séries de manifestations dans le pays.
« Si au delà de la date du 15 mars prochain cette revendication fondamentale n’était pas satisfaite, l’Opposition républicaine prendra les mesures suivantes », prévient le porte parole de l’opposition républicaine.
Comme on le voit, les prochains jours s’annoncent décisifs quant à l’avenir politique de notre pays. Pour l’heure, tous les yeux restent rivés sur le résultat du conclave des commissaires à la CENI qui se tient à Kindia.
Mamadou Alpha Baldé.