CONAKRY- Le ton est ferme ! L’opposition guinéenne n’acceptera pas la décision de la commission électorale nationale indépendante portant sur le chronogramme des élections dans le pays.
Au terme de sa retraite à Kindia, l’institution électorale a annoncé que le premier tour du scrutin présidentiel aura lieu le 11 octobre prochain, alors que les élections locales sont attendues pendant le premier trimestre de 2016.
Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, le leader de l’Union des Forces Républicaines, Sidya Touré, a réitéré la position de l’opposition qui consiste au respect des accords politiques signés en 2013.
‘’Nous nous attendions à une telle décision , nous savions que les accords signés depuis 2013 n’auraient jamais été respectés par ce gouvernement et que le parti au pouvoir a besoin des délégation spéciales , des chefs de quartier et de chefs de secteur nommés par eux-mêmes pour prétendre faire bonne figure aux élection présidentielles. Ce sont des accords auxquels nous allons nous en tenir et dont on va demander le respect et à l’intérieur et au niveau de la Communauté Internationale. Nous n’accepterons pas cela’’ a déclaré le chef de file de l’Union des Forces Républicaines.
‘’ Nous devions avoir ces élections depuis le premier trimestre de 2011. Il ne faut pas oublier aussi que nous avons eu des accords signés par la Communauté Internationale à savoir les Nations Unies, l’Union Européenne, le PNUD, le parti au pouvoir, l’opposition et le Gouvernement, qui fixent les élections communales avant les élections présidentielles. La CENI ne peut pas être au dessus de tout ça, elle ne fabrique pas les lois, elle les respecte’’ a poursuivi l’ancien Premier Ministre guinéen.
L’opposition guinéenne avait promis de boycotter sa participation aux travaux du parlement et de retirer ses commissaires de la commission électorale nationale indépendante. Elle promet également de reprendre ses manifestations pour exiger du pouvoir du Président Alpha Condé, le « respect de la loi ».
Nous allons bien sûr nous concerter pour mettre en pratique (nos menaces). Il n’y a pas de raison (…). Maintenant on se sert de la CENI pour régler les problèmes de l’exécutif. On vient nous proposer quelle forme de loi ? Les accords que nous avons signés étaient conformes à la loi. La CENI n’est pas une institution judiciaire, elle ne fixe pas de manière unilatérale. Pourquoi elle n’a pas fixé la présidentielle en 2016 ? C’est parce qu’elle sait que la loi le prévoit, les élections communales sont encore prévues dans le même contexte’’ a souligné le numéro un de l’UFR.
Même ton du côté du parti de l’espoir pour le développement national. Selon le chargé de communication de cette formation politique dirigée par l’ancien Premier Ministre Lansana Kouyaté, l’opposition va appeler les citoyens à la désobéissance civile.
‘’C’est une décision inacceptable, cette pyramide renversée. Je pense que la CENI est en train de nous amener dans une situation de désobéissance civile. Nous allons demander aux citoyens d’investir toutes les délégations spéciales’’ a soutenu Faya François Bourouno, chargé de communication du PEDN.
Mohamed DIANE