Le Maroc a décidé mardi de rappeler son ambassadeur au Nigeria pour des « consultations ». Un épisode de crispation diplomatique qui intervient quelques jours après que le roi Mohammed VI a refusé un entretien téléphonique au président nigérian Goodluck Jonathan.
Les relations entre le Maroc et le Nigeria ne devraient pas s’améliorer de sitôt. Le ministère des Affaires étrangères a décidé mardi 10 mars de rappeler l’ambassadeur du royaume à Abuja pour des « consultations ».
Le département des Affaires étrangères et de la Coopération (MAEC) explique dans un communiqué que « contrairement à ce que les autorités nigérianes ont avancé à l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Abuja et aux médias locaux, le royaume du Maroc confirme, de la manière la plus claire et la plus ferme, qu’il n’y a jamais eu d’entretien téléphonique entre sa majesté le roi Mohammed VI et le président de ce pays ».
« Pratiques contraires à l’éthique »
« Le royaume du Maroc exprime son étonnement et sa dénonciation à l’égard de ces pratiques contraires à l’éthique. En conséquence, le Royaume du Maroc a décidé le rappel immédiat en consultation de l’ambassadeur de sa majesté le roi à Abuja », conclut le texte.
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La diplomatiemarocaine avait déclaré vendredi que suite à la demande formulée par Abuja d’un entretien téléphonique entre les deux chefs d’État, Mohammed VI « n’a pas jugé opportun d’accéder à cette demande”.
Un communiqué très sec expliquait alors que « la démarche est liée à des échéances électorales importantes dans ce pays et pourrait faire croire à un rapprochement entre le Maroc et le Nigeria, et en raison des positions de ce pays à l’égard de causes nationales et arabo-musulmanes sacrées. » Comprendre : le soutien du Nigeria à l’indépendance du Sahara occidental et son abstention lors de la demande de reconnaissance de l’État palestinien à l’ONU. « La demande des autorités nigérianes s’apparente plus à un acte de récupération de l’électorat musulman de ce pays qu’à une démarche diplomatique normale », concluait le texte.
la Rédaction