A la tête d’une haute délégation aux travaux de la 59e Session des Nations Unies sur les conditions de la femme au Palais de Verre de Manhattan à New York, la ministre guinéenne de l’Action a livré un discours dont nous vous livrons l’intégralité. Lisez
Madame la Présidente
Mesdames, Messieurs
Je voudrais tout d’abord vous féliciter, Madame la Présidente, pour la qualité de la conduite des travaux de la présente session.
Aussi, je voudrais vous transmettre les chaleureuses salutations de Son Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée, Pr Alpha CONDE qui a dédié son mandat aux femmes et aux jeunes.
Je voudrais également vous rassurer que, les femmes de Guinée, à l’instar des femmes du monde apprécient les efforts de la Communauté Internationale pour avoir œuvré pendant 20 ans à mettre le statut de la femme au cœur des préoccupations légitimes de nos pays respectifs.
Mesdames, Messieurs,
La délégation guinéenne saisit l’opportunité qui lui est faite pour présenter son bilan à l’occasion des 20 ans de mise en œuvre de la Déclaration de Beijing.
En Guinée, des reformes significatives ont été engagées par les différents gouvernements.Mais compte tenu du retard dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, nous avions annoncé lors de la 58ème session en 2014, la mise en place d’un plan intérimaire pour combler ledit retard et corriger les insuffisances en matière d’éducation, de santé et d’égalité des sexes.
Un an après, ce plan intérimaire nous a permis entre autres :
1. L’élaboration d’une politique spécifique Genre et Développement agricole dans le cadre de l’appui aux femmes des organisations paysannes ;
2. L’impulsion d’une dynamique pour l’émergence d’un nombre important d’ONG féminines et mixtes constituées en Réseaux, Alliances, Associations, Forum et autre consortium ;
3. Le renforcement des capacités opérationnelles de 14 comités régionaux et préfectoraux de suivi de la CEDEF ;
4. La construction et l’équipement de quatre centres d’autonomisation des femmes qui développent des formations qualifiantes pour les jeunes filles déscolarisées, filles-mères dans diverses filières ;
5. L’initiation d’un projet pilote d’institutions de microfinance de proximité en appui aux activités génératrices de revenus des femmes ;
6. L’adoption d’une feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle, néo-natale et infanto-juvénile ;
7. L’inscription dans la Constitution d’un quota d’au moins 30% de femmes au niveau des institutions républicaines et administratives ;
8. L’introduction devant l’Assemblée Nationale d’un projet de code civil révisé qui intègre les dispositions contenues dans le code des personnes et de la famille et d’un projet de loi sur la parité hommes-femmes ;
9. La réalisation de plusieurs enquêtes nationales d’envergure relatives aux Violences Basées sur le Genre en vue de l’établissement d’une cartographie fiable des Violences faites aux femmes et de l’amélioration des mesures existantes ;
10. La dotation du pays d’un plan d’action opérationnel des Résolutions 1325 et connexes pour la paix et la sécurité;
11. L’instauration du 11 octobre de chaque année comme journée nationale de protection de la jeune fille.
Madame la Présidente
Mesdames, Messieurs
L’examen actuel de Beijing+20 se déroule pendant que la Guinée est confrontée depuis février 2014 à l’épidémie à virus Ebola qui a endeuillé de nombreuses familles. Cette épidémie a particulièrement affecté les femmes avec 55% des décès, plus de 600 veuves, plus de 4 000 orphelins. C’est pourquoi, notre pays a célébré le 08 mars sous le thème : « les femmes au-delà d’Ebola ».
Le Gouvernement guinéen, en collaboration avec les ONG et les partenaires au développementa fait preuve d’une forte mobilisation sociale pour informer et sensibiliser l’opinion publique sur les effets de l’épidémie.
Cette crise sanitaire a porté une grave atteinte à l’élan pris par le pays dans son effort de réformes politiques, économiques et sociales dont les résultats en termes de croissance, de réserves financières et d’équilibre budgétaire avaient abouti au rétablissement de la confiance avec les institutions financières internationales.
Malheureusement, ces résultats sont aujourd’hui gravement compromis par les conséquences socio-économiques, politiques de l’Epidémie d’Ebola.
Dans la perspective d’une relance de son économie, la Guinée a besoin d’un accompagnement fort, concret et massif de la Communauté Internationale pour aider le pays à remonter la pente difficile de l’après Ebola.
Je vous remercie pour votre bien aimable attention !
Mohamed DIANE