Pape Alboury Ndao, l’expert qui soutenait avoir trouvé à Singapour un compte appartenant à Karim Wade et approvisionné à hauteur de 47 milliards, a comparu, hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il est poursuivi par Karim Wade pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie au jugement parce que la Commission d’instruction de la Crei s’est basée sur son rapport pour l’inculper une seconde fois.
Devant la barre, l’expert dit avoir fait correctement son travail. “La commission d’instruction m’avait donné deux missions que sont l’administration provisoire et l’établissement des liens juridiques entre Dakar port World (Dpw) Sa et Dpw Sénégal. A l’issue de nos travaux, nous n’avons pas vu de mouvements suspects. C’est sur cette base que la Commission d’instruction a levé l’administration provisoire (de Dpw Sénégal). Pour dire que je ne cherche à enfoncer qui que ce soit”, dit-il. Des propos rapportés par “Grand Place”.
Selon lui, cette même Commission d’instruction lui a demandé de diligenter une mission d’investigation. “Nous avons envoyé des équipes dans des endroits où on pouvait trouver quelque chose. Nous avons mené des collectes d’informations qui ont abouti à un résultat et la Crei a procédé à son travail de vérification et a validé le rapport”, se défend-il.
Acculé par les avocats de Karim Wade, il répond : “Ma mission est un succès et je m’en limite à cela. La Commission d’instruction a pris mon rapport pour envoyer une commission rogatoire”. Pourtant, à une autre question, il lâche : “je n’ai aucun élément qui atteste que Karim Wade est le propriétaire de ce compte, si ce n’est le rapport que mes sapiteurs m’ont donné, car je n’ai pas accédé aux statuts de Ahs. Cette information est juste tirée des actes déposés dans les banques”.
Finalement, le substitut du procureur a demandé le renvoi pour préparer son réquisitoire car on lui a transmis des documents en cours d’audience et il a besoin de les étudier avant de se prononcer. Le juge a ainsi renvoyé le dossier jusqu’au 26 mars, c’est à dire trois jour après le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite.