Tous, anciens premiers ministres qui ont trahi le Général Lansana CONTE ; ils ont en commun très peu de choses en dehors de la lutte sans merci contre le régime du moment. A chaque fois, ils agrègent provisoirement leurs réseaux hétéroclites et rivaux.
Chaque fois qu’ils agissent ensemble, c’est généralement pour heurter le sens commun. Le club des anciens PM du Général n’a de « mérite » que d’être la clé de voûte des manifestations de rues macabres depuis que leur bienfaiteur commun les a tour à tour remerciés.
En principe, Cellou, Sidya et Kouyaté n’ont rien de commun à partager dans la conquête du fauteuil présidentiel « le kibanyi ». Ils sont tous nés avant 1958, personne parmi pour cause d’âge avancé ou de santé fragile ne peut désormais patienter ; c’est 2015 ou rien.
Post présidentielles 2010, les élections législatives sont venues complètement bouleverser la donne. Les adversaires jurés se sont retrouvés au sein de l’opposition républicaine pour se partager l’essentiel des postes au sein de la CENI et de l’Assemblée Nationale en y désignant au grand dam des cadres de leurs partis respectifs, leurs proches parents et amis.
En réalité, après les législatives victorieuses de l’opposition, parce qu’ayant remporté plus de 50 sièges (jamais réalisé dans l’histoire de la Guinée indépendante), l’opposition n’est plus en droit de dire que les délégations spéciales installées dans les communes urbaines et rurales représentant une menace quelconque pour elle car, les délégations spéciales n’ont pu empêcher que l’opposition rafle les 5 députés uninominaux de Conakry.
Grand mépris pour la base
L’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition républicaine, n’est ni plus, ni mois qu’un mépris pour sa base plurielle.
En effet, pour décider de désigner ou non des représentants à la CENI ou participer aux législatives dernières ou encore siéger à l’Assemblée Nationale, plus d’une fois, l’opposition républicaine a fait arrêter le processus du dialogue politique pour disait-elle consulter sa base. A chaque fois, la base a donné son aval. Maintenant que cousine, beau-frère, fille et autres proches parents sont installées dans ces institutions avec tous les privilèges qui vont avec, la boulimie politique hante de nouveau nos leaders ; plus ils se servent encore plus ils en veulent.
Entre les deux principaux partis de l’opposition (UFDG et UFR), aucune synergie n’est plus possible. Le premier assure le leadership de l’opposition parlementaire et extraparlementaire et se donne un destin national en 2015 et le second se dit que le raccourci est de le présenter dès le premier tour, comme candidat unique de l’opposition pour déloger le Professeur Alpha CONDE de Sèkhoutouréyah. Cette deuxième position a deux explications :
– Soit l’UFR est convaincue qu’en rang dispersé le candidat du RPG-Arc en ciel passera au premier tour ;
– Soit le parti est assuré qu’en cas de deuxième tour, il ne refera pas le choix de 2010.
Cela s’explique par le fait simple que si un des deux premiers leaders de l’opposition accédait au pouvoir en 2015, son successeur est obligé d’attendre 2025 pour prétendre à la magistrature suprême. Et en 2015, les deux premiers leaders de l’opposition auront les quatre vingtaines et les soixante dizaines d’âge ; sans compter la génération née après 1958 qui a hâte de procéder à un changement de génération à l’image de la plus part des pays africains.
Quant au leader du PEDN, ayant en partage son fief avec le parti au pouvoir, il est condamné de renter dans les rangs au risque de connaitre une retraite politique anticipée bien que plus jeune que les deux premiers leaders de l’opposition.
C’est d’ailleurs l’occasion de signaler que s’il le souhaite, le troisième candidat sur la liste nationale du PEDN aux dernières législatives peut occuper le siège laissé vacant par son leader car, en cas d’absence non justifiée d’un député pendant deux sessions ordinaires de l’assemblée, il est considéré comme démissionnaire. Il appartient donc à l’intéressé de répondre à l’appel de république ou non.
Pourquoi désobéissance civile au lieu de démission collective des représentants de l’opposition à la CENI ?
Après avoir désigné leurs parents et amis proches à la CENI, les leaders de l’opposition républicaine malgré tout le reflet qu’ils semblent renvoyer de cette institution, n’ont ni moyen, ni pouvoir de faire démissionner leurs représentants qui ne les obéissent plus jamais.
Conscients de cette situation qui ne peut pas être exposée sur la place publique, nos « Leaders » veulent encore sans loi ni foi, pousser les enfants des autres dans les rues pour alourdir le bilan macabre des manifestations de rues.
Inscrit ou pas dans les accords du dialogue politique guinéen de 2013, les communales ne pouvaient pas être tenues
Serions-nous frappés par la maladie d’Alzheimer pour oublier qu’en 2014 tous les partis politiques qui organisent régulièrement leurs assemblées hebdomadaires ont suspendu les regroupements pendant de longues périodes ? Avons-nous oublié que le mandat du Président de l’UFDG est arrivé à son terme et que le congrès n’a pas pu se tenir pour cause d’Ebola ? Ne nous souvenons nous pas que depuis 1958, seul en 2014 la fête nationale d’indépendance n’a pas pu être célébrée ? Avons-nous oublié que pour la première fois de l’histoire du pèlerinage à la Mecque, les fidèles musulmans guinéens n’ont pas pu accomplir le cinquième pilier de l’Islam pour cause d’Ebola en 2014 ?
Chers leaders de l’opposition républicaine, acceptez de dire la vérité à la base et cessez de créer inutilement des vagues.
Pourquoi se rendre à Paris pour décider du sort de la Guinée ?
Le club des anciens PM s’est donné rendez-vous à Paris pour décider du plan de désobéissance civile en Guinée. Convaincus qu’ils sont que de l’intérieur il leur est impossible de faire bouger les masses, ils ont décidé de se regrouper à Paris pour décider d’une date de retour collectif pour se faire accueillir par leurs militants composés à 85% de ceux de l’UFDG pour déstabiliser. Je demande aux autorités d’anticiper et je demande aux médiateurs nationaux de faire immédiatement le déplacement de Paris pour les rejoindre en vue d’arrêter le plan machiavélique en préparation.
Messieurs les présidents et chers leaders de l’opposition républicaine, je vous invite « au calme » sinon vous ferez peur au peuple et son verdict est très sévère. Faites tomber les « clichés », être président de la république, ça se mérite. Dans l’histoire politique de notre pays, jamais ceux qui ont fait du frontal au pouvoir n’y ont accédé. A bon entendeur salut !
Enfin, j’invite la classe politique tout-entier de poser des actes qui prendront le dessus sur le mal, l’ignorance et l’obscurantisme des citoyens qui sont vos militants. Ensemble, faisons en sorte que la Guinée devienne la fierté de l’Afrique. Pour ce faire, ensemble, nous devons tuer notre égo.
Vivement le lancement de Paris de l’appel à l’unité nationale.
Que Dieu bénisse la Guinée.
Honorable Cheick Tidiane TRAORE
Président du MPR
Conseiller de Alpha15