La réunion du Conseil de Supervision de l’ITIE-Guinée (Initiative de transparence dans les industries extractives) a eu lieu, ce lundi 23 mars 2015, à la primature en présence du Premier ministre, Mohamed Said Fofana, et des partenaires techniques et financiers de la Guinée dans ce processus.
A la sortie de cette réunion qui a duré plus de deux heures, l’ambassadeur d’Allemagne en Guinée a évoqué l’épidémie Ebola et les réticences des populations. Mais, dira-t-il, « ce sont des problèmes auxquels on peut trouver des solutions avec la participation de toute la société civile et des médias ».
Evoquant l’objectif de cette rencontre, SEM Hartmut KRAUSSER a reconnu que la Guinée dispose d’importantes ressources naturelles. Cependant, le succès de la société guinéenne et de son économie dépendent de la gestion de ces derniers dans la transparence absolue aux bénéfices de tous. « Vous savez que la Guinée est bien riche en ressources naturelles ; mais elles sont toujours en danger de ne pas être attribuées dans le sens ciblé pour l’augmentation économique du pays. Donc, il faut vraiment trouver des méthodes de surveillance pour accompagner ce processus de l’extraction des ressources naturelles. Il faut éviter que les ressources minières ne soient exploitées que par seulement quelques entreprises sans que la population ne puisse en profiter aussi. Ce processus de la transparence qui s’appelle ETI est un processus international ».
Le diplomate allemand ajoutera : « Depuis longtemps, l’Allemagne est impliquée dans ce processus ». Malheureusement, la Guinée, à cause des « problèmes politiques durant les cinq dernières années, n’avait pas été conforme aux normes de l’ITIE. Avec l’atteinte de cette conformité, SEM KRAUSSER félicite « la Guinée pour avoir atteint la conformité des préalables de cette initiative ETI.
Maintenant, il faut regarder car il ne s’agit pas d’un événement singulier mais c’est un processus. Cela veut dire que, maintenant, il faut maintenir le cap. Il faut trouver des solutions budgétaires. C’est la tâche du gouvernement de la Guinée et ses partenaires de trouver suffisamment de moyens pour accompagner ce processus de transparence.
C’est l’Allemagne qui était toujours impliquée dans ce processus qui l’a rendue possible avec la Coopération de GIZ, notre agence de coopération technique en Allemagne qui a une grande expérience et une grande expertise…C’est la GIZ avec la présence de M. Mamadou Alpha Diallo qui représente la GIZ en Guinée dans ce contexte de ITIE qui va rendre possible un programme ciblé à la meilleure formation de la société civile afin de participer dans ce processus. Il faut aussi renforcer les capacités du Secrétariat ETI afin de vraiment installer un programme pertinent ».
Par ailleurs, le ministre délégué au Budget, Ansoumane Condé, qui a présidé la réunion après le discours d’ouverture du PM, a rappelé que c’est Mohamed Saïd Fofana qui « est le président du conseil de surveillance de l’ITIE-Guinée ». Mais, précise-t-il, en raison d’autres impératifs liés aux missions, le Premier ministre n’a pas pu suivre les discussions jusqu’à terme. Selon lui, les travaux ont porté essentiellement sur l’examen et la validation du programme de travail et de budget annuel 2015 du Bureau ITIE Guinée.
« Il y a les activités qui doivent être dirigées par le Comité ITIE Guinée pour cette année, assorties de la problématique de leur financement. Il y a des financements déjà acquis ». cependant, note-t-il, il y a un gap de financement qui nécessite la recherche des nouveaux partenaires qui pourraient annoncer leur intervention. Afin de permettre de combler le gap de financement par rapport à la fourniture prévue par le Comité ITIE. A défaut de trouver des partenaires techniques et financiers, le ministre délégué au Budget a rappelé d’abord que l’ITIE « est un programme du gouvernement. Il s’agit de l’ITIE Guinée.
On recherche toujours des bailleurs de fonds pour nous accompagner ». Toutefois, s’il y a pas de bailleurs, il incombe à la partie gouvernementale guinéenne de trouver les ressources nécessaires pour dérouler les engagements qu’il a pris devant l’opinion nationale et internationale. Mais avec l’épidémie de la fièvre à virus Ebola, il y a plusieurs secteurs d’intervenions et des domaines privilégiés d’intervention des partenaires techniques. « Il est du devoir de l’Etat de boucler le gap en tenant compte de la pertinence des activités et de leurs impacts sur la vie socioéconomique de notre pays », conclut-il.
En ce qui concerne ce gap financier, le comptable de l’ITIE-Guinée, Sékou Amadou Dramé parle d’un « budget » global de 1 553 millions de dollars US. « Nous avons obtenu à ce jour 800 et quelques mille dollars. Il y a un gap de 739 000 dollars à rechercher. Nous avons les promesses des partenaires techniques et financiers de la Guinée qui annoncent de très bonnes nouvelles pour trouver une solution idoine à ce gap financier. Et l’Etat aussi est sérieusement intéressé. Je pense que comme l’a dit le ministre délégué au budget, l’Etat a la charge de le prendre », explique-t-il.
Pour le président du Cnosc, Dansa Kourouma, le combat essentiel pour que la Guinée accepte de s’inscrire dans le processus de l’ITIE a été mené par la société civile guinéenne. « Il a fallu beaucoup d’années de lutte pour amener à comprendre que s’inscrire dans la dynamique de l’ITIE, c’est un moyen essentiel de renforcement de la gouvernance mais aussi un moyen de crédibilisation de l’Etat vis-à-vis des partenaires mais aussi vis-à-vis des citoyens guinéens », souligne-t-il. Dansa Kourouma a aussi félicité l’engagement pris par le gouvernement à accompagner le processus en s’acquittant de sa part d’appui budgétaire. « Ce qui est essentiel, la Guinée doit s’inscrire dans cette dynamique pour qualifier son secteur minier pour qu’il soit profitable à tous les Guinéens. Cela peut le pays à se renouer avec les pratiques de la bonne gouvernance », conseille-t-il.
Enfin, Abdourahmane Diaby, directeur par intérim de la SAG affirme : « nous prenons la transparence très au sérieux. Nous souhaiterions avoir, sous l’égide du ministère des mines ou de la chambre des mines, un entretien avec toutes les entreprises minières où il sera question de mettre un projet ou un programme d’appui aux actions de l’ITIE ». Ce qui fera, certes, plaisir au Secrétariat de l’ITIE-Guinée dans le cadre de la mobilisation des fonds nécessaires à la réalisation de ses activités. Surtout la Guinée est attendue en 2017 devant les membres de l’ITIE internationale.