Les ténors de l’opposition Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté ont harmonisé leurs idées lors d’une rencontre dimanche à Paris. Les opposants au régime d’Alpha Condé estiment que l’actuel chef de l’Etat a perdu toute légitimité pour présider encore aux destinées de la Guinée. Son maintien au pouvoir, selon le trio de leaders politiques, constituerait une grave menace pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région.
Annonçant leur retour imminent à Conakry, Dalein, Sidya et Kouyaté ont appelé au renforcement de l’unité et de la cohésion de l’opposition qui va s’atteler dès maintenant à l’élaboration d’un programme commun de gouvernement.
Au lendemain de la publication de cette déclaration signée à Paris par les chefs des trois principaux partis d’opposition, le ton monte davantage entre le pouvoir et l’opposition. Malick Sankhon de la mouvance présidentielle qui dit peser sur ses mots qualifie désormais les opposants d’anarcho-fascistes,. ‘’Je sais ce que je dis’’, précise-t-il à l’un des animateurs de l’émission les ‘’Grandes Gueules’’.
‘’Je les traite d’anarchistes parce q’une maison est construite sur une fondation. Le socle de notre nation ce sont nos institutions. Dès l’instant que vous faites une négation de ces institutions sur lesquelles repose notre destin commun, vous contestez tout, vous êtes un anarchiste’’, tente-t-il d’expliquer.
‘’Pourquoi fascistes ?’’, s’interroge M. Sankhon. ‘’Parce que voilà des messieurs qui vont à l’extérieur de la Guinée s’asseoir et dire que nous allons faire un programme de gouvernement, faire des manifestations et prendre le pouvoir par la force. Ce sont des fascistes. Donc des anarcho-fascistes’’.
Le partisan du parti au pouvoir affirme qu’il faudrait plutôt discuter et engager le dialogue autant que possible. ‘’Nous sommes face à notre destin. Nous nous devons d’expliquer à notre peuple ce qui est en jeu. Aujourd’hui, ce qui est mis en jeu, c’est la cohésion et notre vouloir vivre-ensemble par un certain groupe [de politiciens]. Ça nous ne pourrons jamais l’accepter. Pendant que Mme Michaelle Jean [de la Francophonie]est en Guinée pour discuter, eux ils sont ailleurs’’, martèle Malick Sankhon, directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss)
En qui concerne la reprise prochaine des manifestations de l’opposition, M. Sankhon indique que la loi va s’appliquer dans toute sa rigueur. ‘’Les menaces de l’opposition ne nous font pas peur. La loi va s’appliquer. A chaque fois qu’il y a des manifestants, ce sont des cortèges de morts’’, a-t-il dit, avant de lancer des piques : ‘’Il y a des partis ici qui sont des partis nécrologiques qui veulent tirer leur légitimité du nombre de morts qu’ils ont leur sein. Si les actes ou les déclarations enfreignent à la loi, celle-ci s’appliquera parce que nul n’est au dessus de la loi’’, a averti l’initiateur du Collectif pour la réélection d’Alpha Condé (Crac) en 2015.
Mohamed DIANE