
Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’homme a acquis une crédibilité certaine en joignant chaque fois l’acte à la parole et il est perçu aussi comme un farouche opposant à Alpha Condé. il refuse les allers et retours qui expliquent la mauvaise réputation à la classe politique guinéenne et donnent l’avantage au Chef de l’Etat chaque fois qu’il se trouve confronté à des difficultés qui menacent son régime.
Kassory dans le rôle de pompier
Malgré l’hostilité de Lansana Kouyaté qui dit à qui veut l’entendre avoir tourné la page de son alliance avec le pouvoir et militer ouvertement pour une alternance, Alpha Condé fait tout pour obtenir, à nouveau , son soutien d’une grande utilité dans la prochaine bataille présidentielle, celle de tous les dangers pour lui. Alors, qui mieux qu’un nouveau converti pour en faire venir un autre pour l’hypothétique second mandat ?
Conscient, en effet, que plus personne ne lui fait confiance parmi ses alliés encore moins dans l’opposition, Alpha Condé a fait appel à Kassory Fofana qui, après l’avoir quitté est encore revenu avec lui, pour récupérer » l’irréductible » Kouyaté. Le tout nouveau ministre d’Etat à la Présidence qui semble avoir l’oreille de son patron et sans doute son ennemi intime aussi a entrepris lors de l’un de ses récents déplacements à Paris le leader du PEDN. Il lui a expliqué que le Chef de l’Etat l’a mandaté de négocier avec lui son retour à n’importe quel prix au sein de la coalition présidentielle. Alpha Condé serait disposé à lui accorder de nombreuses faveurs. Notamment le ministère d’Etat aux affaires étrangères. Nullement impressionné par ce qui apparaît, à ses yeux, comme un » cadeau empoisonné », très méfiant à l’égard d’Alpha Condé, l’ancien diplomate a refusé de se déjuger. Son choix est fait : le changement de régime. Kassory aura beau insisté et offert toutes les » garanties », en homme averti, plus préoccupé par le drame que le pays subit que son sort personnel, Lansana Kouyaté a refusé d’être ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères de Alpha Condé en fin de règne. Le Président du PEDN ironise souvent qu’il ne va pas » redoubler sa classe », mais il pourrait aussi ajouter qu’il ne se fera plus » doubler » par un homme qui croit toujours courir plus vite que les autres. A méditer.
Mouctar Diallo