Les relations entre pouvoir et opposition en Guinée se grippent depuis la publication par la Ceni du chronogramme qui fixe la présidentielle avant les communales. L’opposition menace de déclencher dès jeudi prochain un cycle de manifestations ininterrompues jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Le chef de l’Etat Alpha Condé, dans une interview accordée récemment à un organe mauritanien (lecalame), a lui promis de protéger les vies et les biens des citoyens à n’importe quel prix. Je me suis battu pour la démocratie pendant des années et je ferai tout pour qu’elle s’installe définitivement en Guinée mais démocratie ne veut pas dire anarchie. Chacun a le droit de manifester, comme le garantit la Constitution, mais pas celui de casser les voitures, les commerces ou de tirer sur les forces de l’ordre. Cela s’appelle un délit. L’objectif étant de pousser les forces de l’ordre à tirer pour qu’il y ait mort d’hommes et qu’on dise : « Regardez ce qui se passe en Guinée ! ». C’est difficile de développer la démocratie, dans un tel contexte, puisque tout le monde doit être démocrate. Comme je l’ai dit plus haut, le droit de manifester est inscrit dans la Constitution, mais l’Etat doit protéger les vies et les biens de ses citoyens, à n’importe quel prix. C’est sa vocation même. Quand vous faites de la casse ou vous tirez sur les forces de l’ordre, on ne peut parler de manifestation de la liberté mais de sa négation même. »
La rédaction