Dans une interview accordée à nos confrères de la voix de l’Amérique, le Président de la République de Guinée, Alpha Condé a fait des déclarations qui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, ne feront qu’aggraver la crise politique que traverse le pays.
A la question de savoir si les forces de l’ordre ont réellement tiré à balles réelles sur les manifestants, Alpha Condé répond que ce n’est pas vrai. « L’armée est casernée. La gendarmerie et la police n’ont que des armes non-létales, du gaz
lacrymogènes. Par contre, des civils tirent sur les gendarmes avec des fusils de chasse. Je ne sais pas d’où viennent ces informations. Il n’y a pas un seul mort dans les hôpitaux. Nous faisons du maintien de l’ordre civilisé. », soutient-il.
Quant au chronogramme électoral, le Chef de l’Etat estime que ”C’est la Ceni qui propose les dates a tous les partis. « Si la Ceni veut refaire le calendrier, je signerai le décret. Le ministre de la Justice est en charge du dialogue, je le laisse faire. Avec la meilleure volonté du monde, la Ceni a démontré qu’il était techniquement impossible d’organiser ces élections communales avant 2016. L’élection présidentielle, c’est une date, c’est impératif d’organiser l’élection à cette date, sinon, il n’y a plus de légitimité. Sachez aussi que les communes et les délégations spéciales ne jouent aucun rôle dans l’organisation des élections. Tout dépend de la Ceni. », Indique-t-il.
Pourdénoncer les protestations de son opposition, il rappelle : « Nous avons lancé un appel à tout le monde pour qu’on fasse l’union sacré. Au moment de l’urgence sanitaire, il ne devrait pas y avoir de manifestation ou de mouvement de foule. »
A la lecture de cette sortie médiatique du Président Condé, certains analystes prédisent un enlisement de la crise d’autant plus qu’en déclarant ‘’les élections communales impossibles avant 2016’’, ‘’il met fin à tout espoir, de l’opposition, de voir le calendrier électoral réaménagé’’. Des observateurs de son propre camp se disent maintenant ‘’être mis dans l’embarras par le Chef de l’Etat. Quant aux opposants, ils estiment que leur adversaire ‘’fait montre de mépris à leur égard et confirme, selon eux, que la CENI n’est pas indépendante.’’
Mohamed DIANE