Le peuple de Guinée est considéré par ce trio hors du pays, comme un peuple qui ne voit et qui ne comprend que les choses qui sont à 7 m de lui, donc un peuple dont l’univers ne se limite qu’en Guinée et pire dans un cercle de 7 m de rayon. Cette lecture faite par ce trio sur ce peuple est le modèle d’un aveugle qui veut conduire un bien voyant. Le trio dans le rôle de l’aveugle et le peuple dans le rôle du bien voyant.
Si ce n’est prendre le peuple guinéen pour un peuple dont l’univers est circonscrit dans un cercle de 7 m de rayon, comment peut-on demander à celui-ci de chasser un homme qui a su rendre le présent plus éloquent que le passé ? Rien qu’imaginer une telle éventualité, c’est lire le monde à l’envers et faire passer l’animal supérieur pour l’animal inférieur. Pour votre gouverne, cher trio, le peuple de Guinée n’est pas un peuple qui est prêt à oublier son passé, car il sait qu’un peuple qui oublie son passé est un peuple qui sera condamné à le revivre.
En politique, on peut réunir les hommes avec les mots, mais pour les garder il faut pouvoir dépasser les mots. Le Président Alpha Condé a su réunir les guinéens avec les mots, et en dépassant ces mots, il a su les garder durant cinq ans. J’ai une certitude mathématique, qu’un peuple gardé par la force des actes est un peuple qui sera prêt à renouveler et de la plus belle des manières sa confiance au poseur d’actes. Mais aussi à infliger de la plus vilaine des manières la correction à ceux qui prennent ses membres pour des porteurs de corne. Entre le passé et le présent, le peuple est l’arbitre. Oui ! Entre 30 ans et 5 ans, le peuple fera l’arbitrage. Cet arbitrage, il saura le faire à temps opportun, car les élections c’est pour bientôt.
Le peuple est celui qui a les yeux pour voir, les oreilles pour entendre, la tête pour réfléchir et les mains pour prendre et mettre le bulletin de vote dans les urnes. Entre bavarder et parler, le peuple a toujours écouté ceux qui parlent et corrigé ceux qui bavardent. En réalité, le peuple a horreur des gens qui parlent plus qu’ils ne réfléchissent. Ce peuple de Guinée, contrairement à ce que ce trio pense de lui, n’est pas une foule, c’est un peuple réfléchi et conséquent. Un peuple capable de quantifier et qualifier la différence entre les 5 ans de gouvernance et les 30 ans de semi-gouvernance.
Pour votre gouverne, cher trio: La tête qui porte une bouche qui pose de bonnes questions, porte aussi une cervelle très imaginative. Le peuple de Guinée a toujours posé de bonnes questions sur les 30 ans de gestion mais, très malheureusement, n’a eu que pour réponses : la recommandation de la violence contre la paix, les propos ethniques, les révoltes à la haine, l’incitation au soulèvement populaire, la chasse au pouvoir etc.…
En réalité, à chaque fois que je lis un de ces trois dans sa logique de revendication ou d’opposition, je me sens obligé de réfléchir deux fois sur Robert Sabatier qui disait « S’opposer n’est que proposer, une opposition sans proposition n’est qu’un mouvement d’humeur » et sur François de la Rochefoucauld qui disait que « les nains politiques et les sottes gens ne voient que par leur humeur ». En réalité, ce trio est loin d’une opposition dans le sens étymologique ; ce sont des illusionnistes, des oscillateurs d’humeur et des marchands de la brutalité. Or la brutalité est le recours de ceux qui n’ont plus le pouvoir intérieur. La meilleure façon de gagner le sourire d’un peuple est de lui apporter notre bonne foi et notre bonne humeur.
Sachant que la bonne foi consiste d’abord à souhaiter pour les autres ce qu’on souhaite pour soi-même, j’aimerais alors avoir un nom pour des personnes qui exigent la violence contre la paix et qui appellent les autres à une insurrection sans être, eux et leurs proches parents parmi les manifestants ? Être humain : c’est aimer les hommes. Être sage : c’est les connaître.
Souhaiter voir les gens où on ne souhaite pas être, semble être à mon avis la plus satanique œuvre que puisse commettre une âme humaine sur terre. Car comme le disent les Jésuites : « Pensez et souhaitez pour les autres ce que vous pensez et souhaitez pour vous-mêmes »
Je finis avec cette pensée de Laôtse : « Connaître les autres, c’est sagesse. Se connaître soi-même, c’est sagesse supérieure. Imposer sa volonté aux autres, c’est force. Se l’imposer à soi- même, c’est force supérieure. ».
Refusez donc que la politique fasse de vous des grands hommes, car vous n’y arriverez jamais. Mais soyez des grands hommes qui font la politique.
Pr. Guillaume Hawing, Conférencier d’Honneur