C’est officiel ! C’est ce lundi 11 mai que les premiers billets de 20.000 francs guinéens ont été mis en circulation en Guinée. Longtemps sollicité sur les raisons d’émission de grosses coupures de monnaie alors que le besoin exprimé pour les petites coupures est de plus en plus énorme, le gouverneur de la Banque centrale s’est expliqué lors d’une conférence de presse.
Louncény Nabé affirme qu’il existe aujourd’hui en Guinée mille et une raison pour mettre en circulation des billets de 20.000 francs guinéens.
‘’C’est entre autres la nécessité de mettre notre pays au niveau des standards internationaux’’, a expliqué le patron de la Banque centrale de la République de Guinée. ‘’Toutes les monnaies que je connais au monde ont trois séquences. La séquence 1, la sequence 2 et la sequence 5. Chez nous, la sequence 1 est représentée par les billets de 100, 1000 et 10.000 GNF. La sequence 5 par les billets de 500, 5.000. Mais il n’y avait jusque-là pas de séquence 2’’.
Conséquence immédiate, selon M. Nabé, ‘’on était face à une situation telle qu’il fallait introduire la séquence 2 qui concerne les billets de 200, 2.000 ou 20.000. Mais les impératifs ont fait que nous avons commencé par les billets de 20.000’’, prolonge-t-il.
Mais pour l’économiste Aliou Bah, dans un contexte où les petites coupures sont presqu’inexistante, les autorités auraient plutôt privilégié la résolution de ce manque sur le marché au lieu de produire de grosses coupures.
Pour lui, la mise en circulation des billets de 20.000 francs guinéens répond à un objectif : ‘’la Banque centrale veut tout simplement mettre sur le marché des grosses coupures dont la principale utilité serait de pouvoir faire circuler facilement de l’argent dans des mallettes et de permettre le financement de toutes sortes d’activités illégales’’
L’économique assure en outre qu’avec cette émission gros de billets, la Guinée est en passe de devenir comme le Zimbabwe où les femmes seront obligées de transporter une barrique d’argent au marché pour revenir avec un sachet à la maison.
Mohamed DIANE