La crise politique guinéenne perdure et inquiète plus d’un. Depuis la publication du chronogramme électorale par la CENI fixant la présidentielle avant les locales, pouvoir et opposition sont à couteaux tirés, chacune des deux parties tirant la couverture de son côté.
Pour l’ancienne présidente du Conseil national de la Transition, ces deux camps devraient faire preuve de maturité politique en acceptant de reculer pour mieux sauter. ‘’On n’a pas besoin de dire que tel a tort ou tel a raison, il faut qu’on accepte de se regarder en face et de nous dire la vérité autour de la table. Qu’on enterre la hanche de guerre. On doit se tenir ensemble, lutter ensemble et on ne peut le faire que lorsqu’on est unis car, la paix n’a pas de prix’’, a affirmé Hadja Rabiatou Serah Diallo.
Elle ajoute ensuite que les acteurs politiques doivent céder à la pression qui, selon elle, n’arrange rien pour la Guinée. ‘’Quand les chefs reculent, ce n’est pas une preuve de faiblesse, mais une manière de reculer pour mieux sauter. Samory Touré a reculé à un moment donné lors d’une bataille. Il a dit à ses sofas de reculer pour mieux se préparer. La Guinée traverse aujourd’hui une crise sanitaire causé par Ebola, nous avons aussi la méningite qui fait des ravages, sans parler de la pauvreté, la corruption, la drogue et l’insécurité. On a beaucoup de choses qui nous interpellent, il est mieux de s’occuper de ces choses’’, a-t-elle conseillé.
Pour l’ex-secrétaire générale de la CNTG, ce qui est le plus embêtant est le fait que l’opposition et la mouvance soient prises en otage par les militants à la base. ‘’Quand on entend les militants de la mouvance et de l’opposition parler, on sent qu’ils prennent en otage leurs leaders respectifs. Comme si ce sont les militants qui commandent, c’est très déplorable’’, souligne Rabiatou Serah Diallo.
Comme solutions de sortie de crise, elle suggère l’implication effectives des leaders religieux pour apaiser les esprits. ‘’Il faut qu’ils accepter de se mobiliser parce qu’ils ne peuvent parler dans les mosquées ou églises que s’il y a des fidèles’’, soutient-elle, appelant au passage les acteurs politiques à lâcher du lest.
‘’Les leaders des partis politiques de la mouvance et de l’opposition doivent impérativement accepter d’être autour de la table. Il faut que le chef de l’État qui est le père de la nation accepte d’avoir le dos plus large et reculer. De tous les bords, il faut aussi mettre fin aux discours incendiaires’’, conclut-elle.
La rédaction