Des Gambiens vivant à Accra, la capitale du Ghana, sont descendus ce mardi dans la rue pour dénoncer ce qui pourrait être une tentative du président Yahya Jammeh de briquer un cinquième mandat l’année prochaine à la tête de la Gambie, qu’il dirige déjà depuis 21 ans.
Brandissant des pancartes sur lesquels on pouvait lire : “Pas de cinquième mandat pour Yahya Jammeh” et “La Cedeao doit agir en faveur de réformes électorales en Gambie”, les manifestants, soutenus par certains activistes ghanéens, ont marché mardi à l’extérieur du lieu où se tenait le Sommet des dirigeants sous-régionaux qui a démarré lundi à Accra.
De plus en plus de Gambiens, notamment des journalistes, cherchent à se réfugier au Ghana pour échapper à la répression des autorités de Banjul.
La manifestation a été dirigée par le ‘Gambian Moral Congress’ (Congrès moral gambien), un parti politique créé par l’avocat Mai Fatty, au lendemain des élections gambiennes de 2011.
Les marcheurs ont été ensuite dispersés par la police ghanéenne car ils n’avaient pas obtenu l’autorisation de faire cette marche contre Jammeh qui est arrivé au pouvoir en 1994 après avoir fait un coup d’état sans effusion de sang et qui a été réélu à quatre reprises depuis 1996.
Le président Jammeh n’a pas fait le voyage d’Accra où ses pairs de la sous-région ont discuté de la possibilité de limiter les mandats présidentiels, pour éviter que les dirigeants ne s’éternisent au pouvoir et pour approfondir la démocratie à travers la région ouest africaine.
Le sommet doit s’achever par une proposition sans précédent limitant, à deux, le nombre de mandats des chefs d’Etat de la Cedeao, dans le but d’éviter les remous politiques tels que la révolte sanglante qui a eu lieu l’an dernier au Burkina Faso et qui a conduit au renversement de Blaise Compaoré après 27 ans de règne.
APA