La dernière rencontre entre le Président de la République, Pr Alpha Condé et le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, par ailleurs président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), continue toujours d’alimenter les débats dans la cité. Ce vendredi 22 mai 2015, le secrétaire général de l’UFR(parti de Sidya Touré), Baidy Aribot est revenu à la charge pour expliquer ses impressions sur cette rencontre. C’était, ce vendredi, sur la radio Espace fm dans son émission « les GG ». Lisez !
Espace fm : Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés de la dernière rencontre entre le Président Alpha Condé et le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo ?
Baidy Aribot : Pour moi, c’est une rencontre qu’il fallait faire très tôt. Mais c’est venu en retard. Ce n’est pas ça mon problème aujourd’hui. Je salue d’abord ladite rencontre. Mais je crois que cette rencontre devrait aboutir à la décrispation de la politique actuelle. Mais j’ai l’impression qu’au-delà de tout ce qu’on dit après cette rencontre, c’est que le Chef de l’Etat a son agenda qui ne rentre pas dans l’agenda du dialogue. Sinon, il ne peut pas dire qu’il faut pour lui de consulter la mouvance alors qu’il a déjà reçu la coordinatrice nationale du RPG Arc-en-ciel, Hadja Nantou Chérif et qui nous a dit que le Président de la République lui a donné des instructions nécessaires. Alors aujourd’hui pour moi, ce tête-à-tête devrait permettre à Alpha Condé de dire à Cellou Dalein Diallo ce qu’il attend de l’opposition et quelles sont les pistes à explorer par rapport à la sortie de crise. Alors rien n’a été et je crois qu’il (Alpha Condé) veut utiliser le temps contre nous et nous amener directement vers les élections présidentielles sans qu’il y ait un compromis par rapport aux préalables que l’opposition pose.
Espace fm : Contrairement aux expériences précédentes, on a vu un Président de la République qui a pris tout son temps pour écouter Monsieur Cellou Dalein Diallo et qui a promis qu’après consultation de son propre camp, lui-même qu’il réfléchirait et qu’il vous donnerait son avis. Vous trouvez que tout cela n’est pas rassurant ?
Je n’ai pas dit que ce n’est pas rassurant. C’est-à-dire quand on est dans une situation de crise où vraiment tout le pays est suspendu à une telle rencontre et où l’opinion a un regard sur une sortie de crise, je pense qu’avant de recevoir le chef de file de l’opposition, le Chef de l’Etat devrait avoir des propositions concrètes pour dire ceux-ci : Ecoutez, j’ai écouté la dernière fois la mouvance, j’ai consulté mon gouvernement et face à la situationn, je veux que vous alliez au dialogue. Mais je veux que vous exploriez des pistes dans le sens de sortie de crise. Voilà ce que je pense du problème. En ce moment, on aurait permis au moins aux différentes parties de réfléchir sur les différents paramètres qui devraient nous permettre d’aller vite vers le dialogue. Mais en disant qu’il va écouter les autres alors qu’il les a déjà écoutés, moi je pense que c’est une stratégie de mettre l’opposition dans la case et puis jouer le temps contre les préalables de l’opposition.
Une rencontre de l’opposition est prévue lundi prochain. Qu’est-ce que vous allez concrètement faire ?
Le président Cellou nous a fait le compte-rendu de sa rencontre avec le Président de la République. Maintenant, nous avons décidé d’attendre. Peut-être qu’à partir de lundi il y aura une réponse. Mais s’il n’y a pas de suite, on se rencontrera pour titrer les leçons et de donner la suite des évènements à venir.
Vous voulez nous dire que vous voulez avoir la réponse du Chef de l’Etat plus tard le lundi prochain ?
Non. Je n’ai pas dit ça. Je dis qu’on va se réunir pour prendre les mesures qui doivent s’imposer pour la suite des évènements à venir. Mais ça ne veut pas dire qu’on est entrain de dire au Président de la République que d’ici lundi qu’il faut absolument qu’il y ait une réponse de sa part. Il ne faut pas nous amener à ça.
Récemment, on parlait de bataille ou de guéguerre entre l’UFDG et l’UFR. Est-ce que vous avez eu vent de ses différentes prises de position sur le statut réel du chef de file de l’opposition à l’occasion de la rencontre avec le Chef de l’Etat. Est-ce que vous avez lavé le linge sale en famille ?
Non, l’unité ne veut pas dire l’unanimité. S’il y a des problèmes qui se posent au sein de l’opposition et qu’on discute entre nous, je pense que c’est tout à fait normal qu’on recadre les choses à notre niveau. Il ne faut pas que les gens pensent que nous nous faisons de la guerre.
Vous le dites peut-être Monsieur Aribot mais l’UFR en était venu à dire que Monsieur Cellou Dalein Diallo parlerait au nom de son parti et non au nom de toute l’opposition. Mais ce matin, vous, vous semblez convenir avec la démarche du président de l’UFDG.
Je pense que vous n’avez pris que cette phrase sensationnelle qui veut dire que Cellou ne parlerait qu’au nom de son parti. Il y a beaucoup d’autres choses que notre communicant a dit après que vous devriez prendre en considération.
Et les sensationnels, c’est de vous que nous l’avons Monsieur Baidy. N’est-ce pas ?
Oui, mais nous ne sommes pas dans ça. Et pour moi, vraiment ce n’est pas l’objet d’un débat.
En dernier ressort honorable, à quoi peut-on s’attendre lundi si jamais vous vous réunissez et que fassiez le constat que le Président Alpha Condé est entrain de jouer à la montre, et donc n’est pas dans une optique d’aller vers un véritable dialogue. Est-ce qu’on va s’attendre à une reprise de vos manifestations ?
On décidera lundi. Pour ça, vous allez attendre lundi.
Propos décryptés par Youssouf Hawa Keita
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