Abdoul Karim Bangoura alias AKB, agent de joueur Fifa, ancien joueur du Sily national, brigue la présidence de la Fédération guinéenne de Football.
Qu’est-ce qui motive votre candidature pour la présidence de la Fédération guinéenne de football ?
Abdoul Karim Bangoura : Notre motivation vient de la façon dont notre fédération est gérée actuellement. La gestion de notre football repose actuellement sur du néant. Il n’y a rien qui prouve que ces gens-là travaillent pour le rayonnement de notre football. Nous avons donc décidé de prendre notre responsabilité, tout simplement.
Concrètement, qu’est-ce qui n’est pas fait ?
Quiconque vient actuellement à la Fédé avec de bonnes idées et une motivation, posera des actes plus appréciés que ce qui se passe maintenant. Rien n’est fait aux niveaux de la formation des formateurs, la formation des jeunes (le football de base), du football féminin, de la réinsertion des anciens footballeurs, les équipes de 2ème division, de 3ème division ne sont pas rendues indépendantes financièrement, etc. Je ne parle même pas d’infrastructures. Même si sur ce plan on peut parler de l’Etat, mais il faut bien que la Fédé propose quelque chose pour que l’Etat réalise. Le chantier est vaste et aucun acte n’est posé.
Vous comptez sur quel soutien pour y aller, vous auriez du mal à avoir le parrainage du club Santoba pour votre candidature ?
On sait comment ça se passe en Guinée. Tout le monde sait ce que j’ai fait en tant que vice-président de l’AS Kaloum quand l’honorable Baidy était président. Maintenant dans Santoba. D’ailleurs le jour où on a annoncé notre candidature, le 8 mai dernier, on faisait partir un joueur de Santoba à l’Etranger. Au moment où je vous parle, des équipements appartenant à Santoba sont stockés dans mon garage. Le président de Santoba est jeune, il n’a pas beaucoup de moyens, on est en Guinée, je peux comprendre qu’il subisse des pressions. Lui, ne le dira pas publiquement. Mais je sais qu’il subit des pressions. Sinon qu’il m’a dit et réitéré devant un président de club européen quand nous étions ensemble récemment en Europe, que c’est Santoba Football Club qui présentera ma candidature, cela s’est fait devant des témoins. Du fond de mon cœur, je serais content que ce soit ce club qui présente ma candidature. Mais si ce n’est pas ce club, croyez-moi que les parrains ne manqueront pas.
Ce parrain peut-être Boubah Sampil, président de l’AS Kaloum ?
Je remercie Boubah Sampil, parce que c’est un monsieur du football, qui aime le football. Je suis témoin de ça. L’année où la Guinée a été frappée par une sanction de la Fifa, je rappelle que c’était lors d’un autre mandat du président actuel de la Fédé, Boubah Sampil est allé à Marseille pour me demander de l’accompagner à la Fifa. On comptait sur nos relations pour demander à la Fifa soit d’annuler la sanction, soit de l’alléger. Malheureusement nos démarches n’ont pas abouti. Je le remercie de son soutien. Je suis un fils de Kaloum, je respire Kaloum. Donc c’est tout à fait normal qu’un président de l’AS Kaloum soutienne ma candidature.
A la fin, vous n’avez de gros soutien que Boubah Sampil ?
N’oubliez pas le Général Mathurin Bangoura, c’est un gros soutien ! Dès le départ, il m’a rassuré que j’aurai les deux voix de son club, le CIK. Il est pragmatique et je suis comme lui. Je l’apprécie beaucoup. C’est l’occasion pour moi de le remercier pour son soutien lors de la dernière détection de footballeur à Kamsar.
Selon vous, quels sont vos atouts face au président sortant de la Féguifoot ?
Nos atouts sont nos actes posés pour le football guinéen. Nous avons envoyé les entraineurs en Europe pour le stage. Entre autre, Momo Wandel, Somparé ; Mandjou doit partir bientôt. Sans compter des joueurs pour lesquels on a trouvé des clubs en Europe. Le projet Milan est à notre actif. Aujourd’hui si KPC veut que le Milan vienne ici demain, il sera là. C’est aux dirigeants actuels de la Fédé de faire tout ça, normalement. Mais ils ne le font. Nous nous le faisons à notre petit niveau. Demain si nous sommes présidents de l’institution, on fera mieux. Parce qu’en ce moment on discutera d’égal à égal avec nos partenaires. Ce ne sera plus AKB agent de joueur Fifa ou promoteur de sport qui appelle, c’est le président de la Fédération guinéenne de football ; cela change la donne.
L’équipe sortante peut bomber le torse d’avoir eu des résultats encourageants pour nos équipes nationales de football et de nous avoir donné un entraineur de haut niveau : Luis Fernandez ?
Si on peut se contenter des qualifications, c’est un manque d’ambitions. Nous on veut ramener les trophées en Guinée. Pourquoi parle-t-on toujours de Hafia ? C’est parce que eux, ont eu des résultats. Pour amener des trophées ici, on va mettre des fondements. Pour parler de Luis Fernandez, il faut reconnaitre que c’est un grand nom du football. J’ai été une des toutes premières personnes à l’appeler pour le sonder. Je l’ai fait pas le biais de mon boulot au moment où ni la Fédé encore moins le ministère ne pensait à lui. Il m’avait dit à l’époque qu’il était ouvert à la discussion. J’ai discuté aussi avec d’autres entraineurs. Le problème avec Luis Fernandez, c’est la nature du contrat ficelée avec lui. Si quelqu’un vous dit que sa priorité c’est sa radio et sa télé, à la place de l’équipe actuelle de la Fédé, on n’aurait pas posé une autre question. Parce que pour nous, la priorité doit être la Guinée.
Est-ce que vous avez des moyens financiers pour soutenir votre campagne électorale ?
Nous n’avons pas d’argent. Mais nous avons des idées. Nous sommes une jeunesse consciente, bien structurée. Je pense que la rigueur dans le travail que nous menons nous amènera d’autres soutiens.
Interview réalisée par Ibrahima S. Traoré