Depuis quelques temps, Sidya Touré, le président de l’UFR fait l’objet d’un déchaînement inouï d’attaques provenant de certains membres de l’opposition. Des critiques qui font suite à une de ses récentes déclarations faite dans une radio de la place où il indiquait clairement qu’il ne récidiverait guère le choix de 2010 en faveur du président de l’UFDG en cas d’un deuxième tour à l’élection présidentielle. Et depuis, cette déclaration a tourné à un véritable pugilat au sein de l’opposition républicaine. Cette divergence d’opinion vient d’atteindre son paroxysme avec la dernière livraison d’un journal de la place qui qualifie sans le nommer le président de l’UFR de ‘’traitre’’ de l’alliance UFDG-UFR. Suite à cette escalade verbale, le Secrétaire administratif de l’UFR, Baïdy Aribot est sorti de ses gonds et lance un dernier ultimatum à leurs détracteurs. Lisez plutôt !
«En fait, il s’agit d’un titre qui fait malheureusement la grande Une du journal l’Observateur à l’intérieur duquel il y a des articles qui invectivent le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré. Tout le monde sait que cette manière d’agir n’apporte rien comme solution au problème de l’opposition guinéenne aujourd’hui. C’est pourquoi, j’en appelle les uns et les autres à plus de sérénité. Il faut que les gens se ressaisissent. Certes, nous sommes en politique mais cette politique est régie par des normes morales qui ne permettent pas de dépasser certains seuils de provocation jusqu’au point d’atteindre à la dignité d’une grande personnalité politique de notre pays comme Sidya Touré. Quand j’ai lu l’Observateur, j’étais outré, très mal à l’aise. Que des positionnements politiques ouvertement exprimés, dérangent, conduisent à des dérapages aussi graves voire à des débats de caniveaux, j’avoue que je suis profondément attristé et indigné. Je pense que cela est anormal et inacceptable. Surtout qu’en cela vient des proches, sympathisants ou partisans d’un parti allié. Je demande alors à ce que cela cesse immédiatement. L’UFR a exprimé une position politique qui ramène le débat à des questions de stratégies politiques pour faire partir le président Alpha en 2015. Je ne vois pas pourquoi, cela peut susciter des invectives, de l’inimitié contre le président Sidya, très franchement ! On parle d’unité de l’opposition, je pense qu’il n’y a pas aujourd’hui meilleure option pour elle que de présenter un candidat unique face à Alpha Condé. Et d’autres pensent que l’opposition doit aller en rang dispersé. Honnêtement, laquelle des deux options prône l’unité de l’opposition ? On demande à ce qu’il y ait des états généraux de l’opposition pour discuter des questions liées à la stratégie de faire partir Alpha, d’autres au sein de l’opposition ont des agendas qui ne se ramènent pas à ce débat et qui veulent que le débat soit ailleurs. Face à cette situation, le président de l’UFR se prononce en toute responsabilité par rapport aux échéances électorales à venir surtout au cas où il y aura un second tour. Le président Sidya croit qu’il est possible pour l’opposition de gagner les élections présidentielles dès le premier tour en renvoyant Alpha condé définitivement à la retraite…
Aujourd’hui tout le monde sait qu’Alpha se prépare à gagner dès le premier tour contre les leaders de l’opposition s’ils vont en rangs dispersés. L’UFR pense que l’opposition a les moyens de gagner au premier tour. Ce qui est une position louable, une position politiquement courageuse. Parce que quelque part, l’écrasante majorité du peuple de Guinée, souhaite que l’opposition gagne les élections en 2015. Mais à la place de ces alternatives crédibles qu’on doit donner à ce peuple qui nous a accompagnés pendant tout le long de ce combat politique, on ramène le débat à des injures. Il faut qu’on arrête cela.
Je demande au président Cellou, très humblement, avec tout le respect que je lui dois, de rappeler à l’ordre ses militants, sympathisants et autres personnes qui le soutiennent. Ce n’est pas de la peur mais nous pensons qu’ayant été ensemble dans l’opposition et encore mieux étant toujours au sein de l’opposition… parce que nulle part, l’UFR n’a dit qu’il quittait l’opposition ou bien qu’il soutenait le pouvoir. Alors il est insensé, absurde que certaines personnes perdent leur sérénité pour le simple fait que d’autres ont exprimé haut ce qu’ils pensent. Que le président Cellou essaie de rappeler ses militants à l’ordre.
A mon avis, cette guéguerre n’a pas sa raison d’être. Parce qu’il s’agit d’une position qui est déjà connue. Sidya Touré a donné sa position politique par rapport à une échéance politique, celles des élections présidentielles. Pour nous à l’UFR, si l’opposition n’est pas unie face à Alpha dès le premier tour, il est hors de question de parler de second tour. Parce qu’Alpha ne veut pas prendre le risque d’aller au second tour. Maintenant cette unité de l’opposition doit être en faveur de qui ? Je pense que l’opposition doit aujourd’hui faire recours à toutes ses forces et à toute son intelligence pour répondre à cette question essentielle et vitale pour l’ensemble des leaders de l’opposition. Est-ce que cela vaut le coût d’insulter le leader de l’UFR avec tout ce qu’il a fait pour cette opposition. Tout ce qu’il a fait depuis pour accompagner l’UFDG et surtout à un moment où tout le monde en 2010 rejoignait le RPG Arc-en-ciel. Sidya a eu le courage, sans consulter, sa base de soutenir Elhadj Cellou Dalein. Tout le monde sait ce que cela lui a coûté. Ce jour-là, personne n’a dit qu’il était contre une communauté donnée. Mais aujourd’hui, que le président de l’UFR affirme qu’il ne refera pas les mêmes erreurs que 2010, on le traine dans la boue. Qu’on arrête, que cela s’arrête ! Cela est un dernier avertissement, notre ultimatum à l’endroit de nos détracteurs invétérés, éblouis par leur haine à admettre la vérité et une opinion contraire. Car trop, c’est trop ! »
Propos recueillis par Mame Diallo & Camara Moro Amara