L’opposition a finalement rejeté le projet d’Accord du dialogue politique, refusant de signer ce vendredi, 3 juillet 2015, l’Accord d’étape concocté par la médiation gouvernementale et les représentants de la communauté internationale.
En dessous, la mouvance présidentielle ne veut pas entendre parler de la recomposition de l’ensemble des conseils communaux et communautaires du pays.
Ainsi, au 15ème jour de l’ouverture du cadre de dialogue (18 juin – 03 juillet 2015), un Accord d’étape a été signé ce vendredi aux environs de 19h-15, après que l’opposition politique ait boudé la signature.
Dans son mot introductif, le président de séance, le Ministre d’Etat en charge de la justice, Me Cheick Sako, a insisté sur l’importance de la signature de cet Accord d’étape, tenant compte du retour, ce soir même, du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Mohamed Ibn Chambas, et du chef de la délégation de l’OIF, Mohamed Salia Sokona, pour demain matin (samedi 04 juillet).
Pour Me Cheick Sako, bien qu’il reste encore deux points à purger, il est important de parapher les consensus déjà obtenus. Selon le co-président du cadre de dialogue politique, dès lundi 06 juillet, les points d’accord seront soumis au Gouvernement pour un début d’application.
Au diplomate onusien d’enchainer, rassurant les Guinéens que la communauté internationale reste engagée à accompagner la Guinée pour des élections apaisées. Dans ce sens, des efforts sont en cours et se poursuivront pour renforcer les capacités de la CENI. A M. Ibn Chambas de rappeler que le présent Accord d’étape est le fruit des consultations des deux parties, de la société civile et d’autres partenaires de la Guinée.
Ainsi, l’envoyé du Secrétaire général des Nations unies a promis que dans son compte rendu de mardi, 07 juillet, au Conseil de sécurité des Nations unies, il défendra que la communauté internationale doit continuer à accompagner la Guinée dans son processus électoral.
Prenant la parole en premier, le président de l’UFR, Sidya Touré, a déclaré que la crise en cours est un problème que la classe politique guinéenne, elle-même, s’est créée, appelant la communauté internationale à demeurer aux côtés de cette classe.
Pour Sidya Touré, les problèmes fondamentaux sont liés à la CENI, particulièrement, affirme-t-il, les élections à la base. Comme il n’y a pas eu consensus autour de ce point notamment, le leader de l’UFR a déclaré ne pas apposer sa signature sur le document.
En soutien aux propos du président de l’UFR, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a rappelé que l’opposition a renoncé à son exigence d’organisation des communales avant la présidentielle sous réserve de la recomposition de toutes les communes urbaines et rurales de Guinée, et non des 28 délégations spéciales seulement. Par ailleurs, Cellou D. Diallo a souligné que les points de désaccord sont plus nombreux que les points d’accord.
Au chef de la délégation de la mouvance présidentielle, Saramady Touré, de tenter de rassurer en vain l’opposition de signer le document. Pour l’Ambassadeur de Guinée au Canada, le consensus trouvé jusque-là pourrait améliorer le processus électoral en cours. Comme la majorité, M. Touré a exhorté l’opposition de signer ce document sous réserve que le débat se poursuive sur les points non purgés dans les meilleurs délais.
Le président de séance a insisté sur la poursuite du dialogue les jours à venir, et le début d’application du consensus trouvé.
Avant la signature du document, les représentants de la communauté internationale s’entretiendront d’abord entre eux, ensuite avec la médiation gouvernementale, avant de revenir dans la salle, au moment où Cellou D. Diallo, Sidya Touré, Aliou Condé et Mamadou Baadiko Bah s’étaient déjà retirés.
C’est alors que ledit Accord d’étape sera signé par les diplomates représentant la communauté internationale (le représentant du Secrétaire général de l’ONU, les Ambassadeurs de France et des Etats-Unis, le délégué de l’UE, la représentante de la CEDEAO et le représentant de l’OIF), le chef de la délégation de la majorité, deux représentants de la société civile, ainsi que les deux co-présidents du cadre de dialogue politiques (Ministres d’Etat à la justice et Secrétaire général de la présidence).
Un communiqué conjoint des Nations unies et de l’OIF a sanctionné la rencontre.
CD.