Dix propriétés, trois voitures, 11 montres de luxe et les bijoux de sa femme ont permis à l’ancien vice-président de la Fifa Jeffrey Webb de rassembler les 10 millions de dollars de caution demandés par les autorités américaines pour sa libération, selon des documents de justice publiés lundi.
Jeffrey Webb, 50 ans, ancien président de la Concacaf (Confédération d’Amérique du nord, Centrale et Caraïbes), avait plaidé non coupable samedi à New York après avoir été extradé de Suisse dans le cadre du scandale de corruption massive visant la Fifa, l’instance mondiale du football.
Sa caution a été assurée par dix propriétés, une Range Rover de 2014 appartenant à sa femme médecin Kendra Gamble-Webb, une Ferrari de 2015 également au nom de sa femme, et une Mercedes de 2003 lui appartenant.
Mais pour arriver aux 10 millions de dollars, l’accusé a également remis au FBI 11 montres de luxe lui appartenant –dont quatre Rolex, une Cartier, une Breitling, une Hublot et deux Luminor–.
Sa femme s’est séparée de son alliance en diamants et d’autres bijoux dont un bracelet de diamants, un collier de perles et diamants, deux montres de luxe et des boucles d’oreille. Elle y a ajouté le montant d’un plan épargne-retraite.
Le détail des propriétés qui assurent la caution n’a pas été rendu public. Deux appartiennent à Jeffrey Webb, deux à son épouse, deux au couple, et quatre à des proches.
M. Webb vivait jusqu’à présent en Georgie (sud) avec son épouse, et y posséderait plusieurs propriétés.
Les conditions de sa remise en liberté précisent aussi qu’il est assigné à résidence, dans un logement qui devra se trouver dans un rayon de 32 km autour du tribunal fédéral de Brooklyn à New York. Il devra porter en permanence un appareil de surveillance électronique, et ne pourra sortir de chez lui qu’avec l’autorisation écrite du FBI.
Le coût de cette surveillance électronique, et d’un service de surveillance, 24 heures sur 24, sera à sa charge, précise aussi l’ordre détaillant les conditions de sa libération.
M. Webb, qui a la double nationalité britannique et des îles Caïman, a remis ses passeports aux autorités américaines, qui ont également gardé celui de sa femme.
Il n’a pas le droit d’être en contact avec ses co-accusés, avec la Concacaf, la Conmebol, ou toute personne ayant un lien avec les sociétés marketing citées dans l’acte d’inculpation.
Jeffrey Webb avait été arrêté le 27 mai avec six autres responsables de la Fifa à Zurich. C’est le seul à avoir accepté l’extradition.
Les autorités américaines avaient inculpé le 27 mai 14 personnes, dont les sept arrêtées à Zurich.
Elles les accusent d’avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de 25 ans, à la faveur d’une corruption « endémique », touchant l’attribution de plusieurs Coupes du monde et de contrats marketing.