Qui l’eut crût ? Après cinq longues années de bras de fer, Alpha Condé semble prendre le dessus sur ses opposants. Hier, l’accord politique global signé sans changement de calendrier électoral entre mouvance et opposition confirme bien la thèse. L’opposition, divisée et essoufflée par de nombreuses manifestations de rue et autres villes mortes, a fini par lâcher du lest. Et même par tout céder. Le pouvoir en sort ragaillardi. Alpha Condé, pour reprendre la presse occidentale, part largement favori à cette présidentielle. Même s’il fera face lui aussi à une très farouche opposition au lendemain de sa victoire. Lui qui revendique déjà plusieurs parrains (mouvements opportunistes créés à tout-va). Que de pertes donc pour l’opposition qui a jeté tout son dévolu sur les revendications électorales laissant ainsi le soin au pouvoir de manœuvrer dans l’ombre. D’ailleurs, à juste raison. Pis, l’opposition se vide. L’UFDG de Cellou Dalein Diallo, principal parti de l’opposition, perd ses intrépides soldats : le politique Bah Oury en exil, départ de l’ancien ministre Youssouf Sylla, de Siradiou, de Saliou Bella, de Yarie Biriqui, de Hady Barry, la liste est longue. Et récemment, la mise en taule du « trublion » Ousmane Gaoual Diallo pour « coups et blessures volontaires » sur un citoyen.
Avec ces accords qui ne plairont -certainement- pas à tous ses partisans, l’opposition pourra t-elle les remobiliser pour un autre combat ? Rien n’est moins sûr.
Par Caroline SACKO