Pour briguer le mandat présidentiel, cette année, les candidats doivent casser la tirelire : payer une caution de 800 millions GNF et dépenser au plus 20 milliards de GNF pour la campagne. Mais qui paye pour nos leaders leurs cautions et la campagne ? Nous avons posé cette question aux états-majors des trois plus grands partis.
D’abord le RPG-Arc-En-Ciel. Pour M. Lansana Komara, secrétaire permanent du parti au pouvoir : «La loi dit que le candidat est présenté par un parti politique. C’est le parti qui paye la caution. Un parti politique vit des dons, des lègues et cotisations. C’est dans cette caisse qu’on puise la caution du candidat. Donc, un parti politique qui ne peut pas remplir un salon ne peut pas le faire. » Par ailleurs, certaines sources révèlent que de nombreux opérateurs économiques ont mis la main à la caisse pour soutenir la candidature du président sortant. «Alpha Condé a décidé qu’aucun ministère ne contribue financièrement pour sa réélection », nous précise un membre d’un des innombrables mouvements de soutien au président Condé.
Ensuite l’UFDG. Selon le coordinateur de la communication du principal parti de l’opposition, la caution et la campagne de Cellou Dalein Diallo sont payés par les « militants du partis, surtout ceux de l’extérieur, par le président Cellou lui-même et ses amis. Il faut mobiliser les fonds parce que notre candidat fera toutes les 33 préfectures et s’arrêtera dans de nombreuses sous-préfectures », précise notre interlocuteur.
Enfin l’UFR. Selon M. Boubacar Barry, directeur de campagne du candidat Sidya Touré, « la caution du candidat est payée avec sa propre contribution mais aussi avec la cotisation des membres du parti. Il y a aussi la contribution des partis alliés et amis à travers le monde pour soutenir la campagne. Sans oublier que la loi prévoit une subvention de l’Etat pour soutenir la campagne des candidats en lice ».
Il faut rappeler que les grands opérateurs économiques, sans s’afficher, soutiennent financièrement à la fois de nombreux grands partis (du moins les trois premiers) pendant cette présidentielle. Au cas où…
Ibrahima S. Traoré