Le dernier malade d’Ebola est sorti des hôpitaux sierra léonais la semaine dernière, alors qu’en Guinée, on en serait toujours à une dizaine de cas, admis dans des centres de traitement ouverts à cet effet dans la capitale et dans la préfecture de Forécariah. Le chef de l’Etat espère néanmoins que son pays va en finir une fois pour toute avec le virus Ebola, dans les jours à venir.
Le Coordinateur national de riposte contre Ebola, Dr Sakoba Kéita a déclaré la semaine dernière que seule une dizaine de malades d’Ebola étaient encore présents dans les centres de traitement anti Ebola dans la capitale et dans les provinces. Notamment du côté de Forécariah, préfecture située non loin de la frontière avec la Sierra Leone. C’est dire que l’épidémie a perdu de sa virulence.
Pour en arriver là, il a fallu procéder au confinement de certaines localités touchées par le virus Ebola dans les préfectures de Dubréka et Forécariah, situées dans la région de la Basse Guinée.
Une stratégie qui a facilité les opérations de recherche active des cas suspects, et permis d’assurer le suivi des contacts dans les zones ciblées. L’autre stratégie qui a contribué à réduire le nombre de cas d’Ebola, est le cerclage et le micro cerclage des zones à risques. Afin de limiter la mobilité des malades et des contacts.
Le président Alpha Condé qui a fait de la lutte contre Ebola un point d’honneur, a indiqué lors d’une rencontre avec la presse jeudi dernier que c’est sur son « insistance qu’un vaccin a été expérimenté et dont les résultats produits aujourd’hui s’avèrent positifs, avec 4000 personnes déjà vaccinées. »
Le chef de l’Etat a ensuite affirmé avoir discuté avec des experts pour non seulement « l’homologation de ce vaccin, mais aussi pour la tenue d’un sommet en septembre 2015 en Guinée, concernant la vulgarisation de ce vaccin, afin que tous les africains soient vaccinés », assure-t-il.
Pour lui, le souci majeur dans cette démarche, est que ce vaccin soit fabriqué en Afrique et particulièrement en Guinée, qui a connu le premier cas d’Ebola ces dernières années. Une maladie qui, selon le président a certes fatigué les Guinéens, mais aura tout de même permis de « tirer un certain nombre de leçons.»
Le président Condé se réjouit que cette épidémie ait permis à la Guinée de renforcer le système sanitaire du pays, et cela dénote la construction des Centres hospitalo-universitaires dans les régions, les hôpitaux dans les préfectures, les dispensaires dans les sous-préfectures et les centres de santé dans les districts. « Cette disposition vise à permettre aux populations des localités d’avoir accès aux soins sur place », a souligné le président.
« Ebola nous a permis d’appuyer les entreprises guinéennes en ce sens qu’au moment où cette maladie inquiétait, la plupart des entreprises étrangères ont abandonné le pays, et ce sont les entreprises guinéennes qui sont restées », a révélé Alpha Condé. Il faut ajouter que la construction des routes pour permettre le déplacement des malades et la construction des usines pour transformer les produits sur place, font partie également des leçons tirées d’Ebola.
Alpha Condé qui se veut à l’avant-garde de cette lutte contre Ebola, entend en tirer le maximum davantage pour son pays. Ce qui justifie son empressement à être présent à tous les sommets. A Bruxelles, Washington et New-York, il a répondu présent pour défendre un plan Marshall en faveur des pays touchés par le fléau.
Des promesses d’aide estimées à près de 5 milliards de dollars us ont été faites par les bailleurs de fonds. Des sous qui bénéficieront aux pays de la Mano River Union, afin de faciliter la reconstruction de ces pays, une fois que la maladie sera éradiquée. Pour le moment l’engagement pris par ces Etats d’atteindre « Ebola zéro », n’a été rempli que par le Liberia. La Sierra Leone aussi est sur le point de relever le défi. Reste la Guinée, qui fut le point de départ de l’épidémie, et qui pourrait être le dernier à pouvoir s’en débarrasser.
Moussa Traoré, Le Démocrate