Si le français s’écrit principalement et fondamentalement avec les 26 lettres de l’alphabet français, j’ose croire que ces deux slogans de quatre mots chacun comme les quatre régions naturelles guinéennes, l’un, une phrase sans verbe, et le l’autre, une phrase avec verbe, suffisent pour comprendre que PRAC (Pr. Alpha Condé) et C.D.D (Cellou Dalein Diallo) n’ont pas les mêmes appréhensions ou conceptions de l’avenir de la Guinée.
PRAC qui est convaincu que la Guinée a eu son passeport de renaissance depuis 2010, est dans la logique de la continuation du PROGRES et de la dynamique du changement. C.D.D quant à lui, convaincu que la Guinée n’a jamais eu son passeport de renaissance depuis 1958, est dans la prédisposition d’une autre proposition de choix de l’avenir à compter du 11 octobre 2015.
Oui, ces deux slogans sont foncièrement opposés : En effet, continuer à avancer dans le PROGRES, c’est croire en l’avenir et continuer à progresser vers l’avenir d’un devenir nouveau. Mais, demander à choisir ensemble l’avenir, c’est d’abord nier toutes les composantes d’avenir lié au passé, et ceux, depuis la souveraineté du pays jusqu’à nos jours, et ensuite ne croire qu’en l’avenir qu’on peut lui proposer en 2015.
La Guinée souveraine, c’est la Guinée de 1958 à 1984, c’est aussi la Guinée de 1984 à 2010, et enfin c’est la Guinée de 2010 à 215. Bref la Guinée souveraine, c’est la Guinée des trois républiques. Demander aux guinéens de choisir leur avenir en 2015, c’est nier leur choix d’avenir depuis la première république, en passant par la 2ème république et enfin jusqu’à celui de la 3ème république. Sans oublier de préciser que dans la Guinée de la 2ème république, pour avoir occupé successivement de très hautes fonctions, jusqu’à la prestigieuse position de Premier Ministre, C.D.D était presque assimilable à l’avenir tracé de la Guinée.
Demander aux guinéens de choisir ensemble l’avenir en 2015, c’est condamner globalement entièrement et totalement la Guinée dans son choix d’avenir du passé. Et pourtant, condamner la Guinée dans son choix du passé, c’est condamner les dignitaires des 3 premières républiques. La bonne question à ce niveau, me semble être la suivante : Peut-on condamner le passé guinéen sans faire allusion aux anciens premiers ministres ?
L’avenir étant sensiblement assimilable au devenir, et le devenir étant un processus, donc un combat de tous les jours, choisir alors un nouvel avenir, c’est comprendre par un réveil de conscience, que la voie du passé n’était pas la meilleure.
Aux conseillers en communication des leaders politiques et aux communicants des partis politiques, je dis ceci : Certes l’alphabet français n’a seulement que 26 lettres, mais il y a une infinité d’idées qui peuvent se dire ou s’écrire avec ces 26 lettres. Refusez alors que les dis, les écrits ou les slogans de vos leaders ne divisent plus qu’ils n’unissent. Ce n’est pas parce que le nombre de lettre de l’alphabet français est limité qu’il faut être aussi limité dans les idées comme un certain Saïd Nour Bokum, qui pense que l’africain ne peut pas faire un article extraordinaire avec les 20 consonnes et les 6 voyelles de l’alphabet français. Bingo !
Le slogan : « Choisissons ensemble notre avenir », nie la Guinée dans son histoire et dans sa devise. Depuis 1958, la Guinée a choisi la voie de son destin et de son avenir. Ce choix historique se trouve codifié par: Travail-Justice-Solidarité. Comme la trinité catholique (Père-Fils-Saint esprit), Travail-Justice-Solidarité constituent les trois phares de l’avenir de la Guinée.
Pour finir, je pense et dis ceci : Certes une phrase sans verbe est possible, mais une phrase sans voyelle j’aimerais bien la lire. Ceci dit, autant il semble difficile, voire impossible d’avoir une phrase sans voyelle, autant il sera difficile de faire ou refaire l’avenir d’un pays sans la solidarité des ethnies qui le composent. Autant une consonne a besoin d’une voyelle pour former des mots ou construire des phrases, autant une ethnie a besoin d’une autre pour vivre ensemble sur le même sol. Le vivre ensemble est la condition indispensable de la garantie de tout avenir. Que de proposer un autre choix d’avenir pour le guinéen, il serait judicieux d’aider le guinéen à animer sa devise: ‘’Travail-Justice-Solidarité’’.
Pr. Guillaume Hawing