Hier lundi s’effectuait la reprise du procès de Hissein Habré. Elle a été marquée par les témoignages du frère de l’actuel Président tchadien, Idriss Deby Itno, et Hadija Hassan Zidane. Tous à charge contrent l’accusé, les témoins sont revenus sur les faits dont ils ont connaissance. Pour sa part, Hadija Zidane a déclaré avoir été victime à plusieurs reprises de violences sexuelles de la part de Hissein Habré.
« J’ai été arrêtée parce qu’on me soupçonnait d’être la complice des Libyens qui se sont évadés. Cependant, dans les prisons de la Dds, je ne savais pas si j’étais une pute ou une femme mariée », a déclaré Hadija Hassan à la barre. Cette déclaration, jugée floue par le président Gustave Gberdao Kam, la pauvre dame décide de passer aux aveux : « lorsqu’on m’a amenée à la présidence, le Président Habré a couché avec moi quatre (4) fois. Il m’a forcée et m’a même poignardé sur le s3xe avec un stylo. La cicatrice est là et vous pouvez même la vérifier. El Jonto aussi a abusé de moi ». Ainsi, selon « Rewmi », le parquetier a formulé une requête verbale pour qu’un huit clos soit ordonné afin que la cicatrice soit vérifiée par un expert en la matière. Les autres parties se sont rapportées à la demande du parquet. Pour sa part, le témoin s’est une nouvelle fois dite prête pour ça : « je suis prête à me déshabiller tout de suite pour vous montrer ce que j’ai subi ». Mais, le président Kam a pris la décision de poursuivre les débats d’audience.
En réponse à une question du juge, Hadija a soutenu : « J’ai été également abusée sexuellement par les agents de Hissein Habré?; dans les locaux de la prison, El Jonto me torturait jusqu’à ce que je sois inconsciente. Le lendemain, lorsque je vais à la douche, je constate que je suis en état sale. Pour la troisième fois, il m’a intimidée avec son pistolet avant de me forcer à coucher avec lui ».
Également revenu sur les formes de tortures dont elle a été victime, Hadija déclare avoir été transférée en compagnie de huit (8) autres femmes à Wadidoume où elle cuisinait le jour et la nuit. Elles permettaient aux militaires de satisfaire leur libido. Ce mardi également, elle sera à la barre afin de poursuivre son audition.