Au Congo-Brazzaville, la mobilisation des opposants au référendum continue. Si le « oui » l’emporte dimanche, il permettrait au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un troisième mandat. Mercredi, après deux jours de mobilisation et alors que de nouveaux affrontements ont eu lieu à Brazzaville, le président français, François Hollande, s’est adressé à son homologue congolais.
C’est lors d’une conférence de presse hier, à l’Elysée, que François Hollande a donné la position de la France concernant le référendum constitutionnel du 25 octobre. Le chef de l’Etat français dit respecter le choix du président Denis Sassou-Nguesso de consulter les Congolais. « Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre », a répondu le chef de l’Etat français, pour immédiatement ajouter : « Ensuite, une fois que le peuple aura été consulté, cela vaut d’ailleurs pour tous les chefs d’Etat de la planète, il faut toujours veiller à rassembler, et à respecter et à apaiser. »
Une position que dénonce l’association Survie qui demande une condamnation ferme et des mesures concrètes à l’encontre des autorités congolaises. « En faisant ça, la France réaffirme son soutien à Denis Sassou-Nguesso en vertu de la préservation d’autres intérêts, des intérêts économiques, stratégiques, alors même qu’en ce moment des Congolais meurent sous les balles du régime », estime Thomas Noirot, membre de l’association en charge du Congo-Brazzaville.
L’opposant à Denis Sassou-Nguesso, Paul-Marie Mpouélé, a lui aussi vivement critiqué les propos du président Hollande. « C’est en totale contradiction avec sa première déclaration au sommet de la francophonie à Dakar. Nous pensons que c’est une totale méconnaissance de la Constitution congolaise actuelle parce que le président français devrait savoir en réalité, que le président de la République, au regard de notre Constitution, n’a pas le droit de convoquer un référendum surtout lorsque celui-ci ne concerne, en réalité, que le changement de Constitution », a-t-il expliqué.
Le ministre des Affaires étrangères congolais, Jean-Claude Gakoso, a quant à lui salué « des propos pleins de responsabilité » de la part du chef de l’Etat français.
Depuis le début de la mobilisation, quatre personnes ont été tuées dans des violences à Brazzaville et à Pointe-Noire d’après les autorités. L’opposition, elle, dénombre une vingtaine de morts et dénonce l’utilisation d’armes létales pour réprimer les manifestations.