L’échec de la tentative de coup d’Etat, du Général Gilbert Diendéré, du 16 septembre dernier au Burkina-Faso, ne finit pas de livrer ses secrets, et a été l’occasion pour les burkinabés de découvrir de nouveaux héros, au patriotisme avéré, dont fait partie le commandant Evrard Somda, patron de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN).
En effet, dès le lendemain de l’annonce du putsch, c’est un groupe de jeunes officiers, formés au Prytanée militaire du Kadiogo (PKM), et emmené par Evrard Somda, qui à contraint l’état-major militaire à sortir de sa torpeur et à s’opposer au coup de force mené par le Régiment de sécurité présidentiel (RSP), sous la direction de Gilbert Diendéré.
La position ainsi tranchée de ces jeunes officiers, aurait motivé d’autres officiers quinquagénaires à se désolidariser des putschistes et à enclenché le processus de leur neutralisation. Il s’agit notamment du chef d’état-major de l’armée, le Général Pingrénoma Zagré, formé par Diendéré et le Général Djibril Bassolé, inculpé le 07 octobre pour « collusions avec le putsch ». À ses côtés, ont figuré son conseiller, le colonel Alain Bonkian, qui fut le compagnon de route de Blaise Compaoré pendant près de trois décennies, le chef d’état-major de la gendarmerie, Tuan Daba Coulibaly, ainsi que le colonel Gilles Bationo, commandant de la 2e région militaire de Bobo-Dioulasso.
La décision d’Alain Bonkian et de Gilles Bationo, ex-membres du RSP, de se ranger derrière les loyalistes, a été, autant que la position des jeunes officiers, déterminante dans la mobilisation d’autres officiers, issus de ce corps d’élite, et qui redoutaient des représailles de la part Diendéré.
Ces hommes qui ont obtenu la dissolution du RSP, devraient à l’avenir disposer de plus grandes responsabilités dans le dispositif sécuritaire du pays, notamment concernant la protection des personnalités.
Hervé Christ