A la tête de nombreux marchés louches mais qui ont bien englouti des fonds publics, l’actuel ministre des Finances, Mohamed Diaré est de plus en plus affaibli. Interdit de sortir des fonds au-delà de 200 millions, alors qu’il est parrain de bien des magouilles liées à la passation des marchés publics, ce ministre, natif de Kissidougou, dans le sud-est du pays, Mohamed Diaré et formé à l’université de Conakry, puis à l’Institut du Fonds monétaire international (FMI) et à l’École nationale d’administration (ENA) française est esseulé.
Bien des observateurs parient sur son prochain départ du gouvernement, à moins que Condé veuille continuer avec les mêmes rapaces. Ministre délégué au Budget depuis 2011, il s’est vu confier le portefeuille de l’Économie et des Finances, avec rang de ministre d’État, lors du remaniement du 20 janvier. Depuis, il mène une vie de pacha ici et ailleurs. Il couvre des hauts cadres de l’Etat avec qui il file le parfait coton comme des larrons dans une foire. Alpha Condé lui porte quand même confiance. Sûr donc de cette confiance, Mohamed Diaré use et abuse des fonds publics. Comme d’ailleurs les nombreux autres ministres de la République qui passent entre les mailles du filet de la caisse unique.
C’est ainsi que des propriétés achetées en France ou offertes par des particuliers comme cet appartement d’un million d’euros offert par KPC en contrepartie de marchés de gré à gré. Ce n’est pas tout : des indiscrétions font état aussi d’un patrimoine acheté au nom de sa douce moitié, à quelque 765 mille euros dans la banlieue parisienne.
L’acte notarié est disponible. D’où vient cet argent ? Avec le salaire du ministre avoisinant 20 millions GNF ? A quoi sert réellement le guichet unique d’Alpha Condé ? Pour enrichir les copains et coquins et du coup, préparer l’après-Alpha. Comble de tout, récemment, le ministre Diaré des Finances annonçait vouloir auditer ‘’partout où l’Etat a investi un franc’’.
Pour y arriver, Mohamed Diaré parlait des secteurs de l’agriculture, de la santé. Entre autres. Mais aussi et surtout le secteur de l’énergie où plus de 400 milliards GNF seraient engloutis sans jamais jouir d’une réelle embellie. Déjà, confirmait-t-il un cabinet est choisi pour lorgner : « Que ce soit l’agriculture, l’énergie, les travaux publics, etc. Partout. Je veux avoir un programme de contrôle à la Santé et dans tous les secteurs que nous allons examiner et valider pour voir effectivement si l’argent public a été bien utilisé. Que ce soit le secteur de l’énergie ou ailleurs, partout où l’Etat a investi un franc, il faut qu’on ait un regard.”
Le ridicule ne tue vraiment pas. S’il pouvait regarder d’abord dans son jardin pour extraire son mauvais jeu et mettre à la place publique ce qu’il a amassé, on aura trouvé le ministre qu’il nous aurait fallu. Paroles, paroles, paroles, disait l’artiste français…
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com