Un membre de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) vient d’écoper de la sanction la plus lourde par la direction nationale du parti. C’est en l’occurrence Mohamed Lamine Keita, chargé de communication de la fédération UFDG de France. Il a été exclu ‘’définitivement’’ de l’UFDG pour avoir ‘’violé’’ les lois du parti.
Pour Fodé Oussou Fofana, 2ème vice-président du parti, Mohamed Lamine Keita avait outrepassé les règles : «L’UFDG est le seul parti en Guinée qui fait deux conseils politiques par semaine, un bureau exécutif par semaine et une assemblée générale par semaine. Donc on se rencontre quatre fois par semaine. Dans le règlement intérieur du parti, il est dit que toutes les questions concernant la vie du parti se règlent à l’interne. Mais quand un haut responsable du parti laisse les structures où il doit aller discuter pour s’attaquer au parti dans la presse, évidement nous avons des degrés de sanction.»
Selon lui, c’est la fédération de France qui a saisi la direction nationale du parti pour statuer sur le cas de Mohamed Lamine Keita : «La fédération de l’UFDG de France nous a saisis par courrier à la majorité des membres de ladite fédération nous demandant de voir sa situation, parce que c’est inadmissible qu’en tant que chargé de communication de cette fédération sorte faire des communications contre le parti en dehors des instances dédiées à cet effet. »
La direction du parti avait pris une décision pour avertir M. Keita de ses ‘’agissements’’, mais il n’aurait même pas considéré cette décision.
« Il a été averti et il a contesté cette décision du parti. Il a considéré que ceux qui se sont retrouvés pour prendre cette décision sont des petites personnes », a-t-il indiqué, précisant qu’il est exclu définitivement de l’UFDG : «Il est exclu définitivement du parti. S’il y a possibilité de réintégration c’est lui qui le sait. A partir de maintenant, tout ce qu’il dira ne nous intéresse plus. Ça n’engage que lui.»
A moins d’un mois, deux hauts cadres du parti ont été exclus. Mais, rassure Dr Fodé Oussou, cela n’affaiblira pas l’UFDG : « Ces exclusions ne vont pas affaiblir le parti. Elles vont plutôt le renforcer, parce qu’elles vont rassurer ceux qui nous font confiance.» Puis il accuse le pouvoir d’être derrière ce que l’UFDG est en train de vivre actuellement : «La volonté de trois ou quatre personnes qui se rebellent ne compte pas. Les gens cherchent des alibis. L’objectif principal c’est de déstabiliser l’UFDG. Et le pouvoir n’est pas très loin de là. C’est le pouvoir qui est derrière ça. Il regarde au sein de l’UFDG les gens qui sont ambitieux, qui ont un autre objectif en dehors du parti. En 1998, quand M. Alpha Condé a été arrêté ici, il a été emprisonné, beaucoup de hauts responsables du RPG ont quitté pour rejoindre le PUP (parti au pouvoir à l’époque, ndlr). Donc ce n’est pas un fait nouveau. Dans des situations comme ça, il y en a qui veulent s’approcher du pouvoir de M. Alpha Condé et ce dernier a pour objectif de créer les conditions de déstabilisation de l’UFDG. C’est ça son objectif majeur. Pour ça il faut pardonner, il faut faire les yeux doux vers certaines personnes. Mais cela ne va pas ébranler la volonté de l’UFDG de rester dans l’opposition. »
Le principal concerné dans cette affaire n’a pas voulu réagir. «Je réagirai officiellement», a-t-il dit.
Le 4 novembre dernier, Mamadou Barry, jusque là membre du bureau exécutif de l’UFDG a été exclu du parti pour les mêmes raisons qui ont valu l’exclusion de Mohamed Lamine Keita. Quant au secrétaire fédéral de l’UFDG Allemagne, il a été suspendu en octobre pour trois mois.
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