Il aurait tant aimé être présent demain à Paris lors du tirage au sort de l’EURO 2016 mais empêtré dans le « PLATINIGATE », le Président de l’UEFA, suspendu de toute activité footballistique jusqu’au 5 janvier, ne profitera pas de cette belle fête dédiée au prochain Championnat d’Europe. Et pourtant, ces derniers jours, le Français semblait confiant. Dimanche dernier, le JDD produisait un document attestant « que le contrat de Michel Platini avec la FIFA n’avait aucun caractère occulte, et que de nombreuses personnes, y compris à l’UEFA et à la FIFA en avaient connaissance dès 1998 », confirmait l’un des avocats du Français.
Et puis, il y a 3 jours, à la sortie de son audition devant les juges du TAS, l’ancien numéro 10 des Bleus déclarait « qu’il n’aimait pas les injustices », espérant avoir été « bien entendu ».
Entendu oui et non. D’un côté, le Tribunal arbitral du sport n’a pas prolongé la suspension du Président de l’UEFA, une bonne nouvelle pour le Français mis à mal par le comité d’éthique, mais de l’autre, les juges reconnaissent l’existence d’une faute, d’une vraie faute morale et contractuelle. Que cache cette décision ? Que le TAS ne souhaite pas se prononcer définitivement et s’en remet à la commission d’éthique de la FIFA qui auditionnera le Français une nouvelle fois vendredi prochain.
« Le cas est relativement exceptionnel. On parle gouvernance au plus haut niveau et le cas est à ma connaissance pratiquement unique », avait exposé le secrétaire général du TAS, Matthieu Reeb, venu s’exprimer devant les médias avant le début de l’audience. Un cas unique pour une affaire qui traîne en longueur et dont Platini parviendra difficilement à s’extirper. Le verdict devrait être rendu avant Noël, alors que les juges instructeurs de la FIFA auraient requis la radiation à vie contre l’ancien sélectionneur de l’équipe de France. En cas d’inéligibilité, Platini saisira certainement une fois de plus le Tribunal arbitral du sport. En attendant, cette affaire laisse le champ libre à Gianni Infantino, Secrétaire Général de l’UEFA, le plan B qui poursuit sa campagne, en espérant secrètement pouvoir se présenter. Pour Michel Platini, la route vers une candidature à la présidence de la FIFA semble encore parsemée d’obstacles. L’élection aura lieu le 26 février prochain. Le temps presse désormais.
Antoine GRYNBAUM