Dans un entretien exclusif qu’il a accordé au sujet de la crise qui sévit présentement au sein de la deuxième force politique du pays, l’UFDG. Pour le président du parti, la Force des Intègres pour la Démocratie et la Liberté (FIDEL), Mohamed Lamine Kaba, trouve la décision du bureau exécutif de l’UFDG du non sens et aberrant, d’avoir exclu le premier vice président dudit parti, en l’occurrence M. Bah Oury. Et il a grandement déploré l’incident au siège de l’UFDG lors de la réunion hebdomadaire ce vendre 5 février 2016, entre les partisans de Cellou Dalein Diallo et de Bah Oury, au cours duquel un journaliste reporter a succombé des suites de sa blessure, atteint par sa poitrine par les jets de pierres
bonjour M. Mohamed L Kaba
Mohamed L Kaba : bonjour
comment analysez-vous l’exclusion de M. Bah Oury au sein de l’UFDG ?
Mohamed L Kaba : Je pense ce qui se passe aujourd’hui au sein de l’UFDG est aberrant, et c’est contraire au bon sens. Parce qu’on ne peut pas combattre la dictature et instaurer cette dictature à sa place. L’exclusion de M. Bah Oury n’a pas de sens politique. Ceci dit, c’est regrettable cette façon de l’exclure au sein de sa propre formation politique. Et je regrette fort de voir ce débat au sein de l’UFDG se transforme carrément en une polémique, voire une division qui n’a pas de sens.
comment voyez-vous les discours de M. Bah Oury vis-à-vis de Cellou Dalein Dillo et de certains cadres de l’UFDG dans ces jours-ci ?
Mohamed L Kaba : La vie des partis politiques, c’est bien la contradiction. Et lorsque cette contradiction n’existe plus, on ne parlera plus de la démocratie, on parlera d’autre chose. Pour moi, la solution était que les cadres du parti se retrouvent pour discuter de tout ça avant de prendre la décision d’exclure M. Bah Oury. Parce que nous nous croyons que tout ce que M. Bah Oury était en train de faire ne méritait pas une exclusion de ce genre. Parce qu’il dénonçait certaines choses comme l’exclusion de certains de ses proches, le retard dû à l’organisation de l’audit au sein de l’UFDG, en outre, il voulait le changement de la stratégie politique de l’UFDG après cinq années de présidence d’El hadj Cellou Dalein Diallo à la tête du parti. Donc pour ma part, M. Bah Oury n’a jamais dérobé des décisions de l’UFDG pour être sanctionné. Il n’a jamais fait de l’insubordination en voulant s’autoproclamant qu’il est le président de l’UFDG. Pour preuve, il a toujours reconnu dans ses discours El hadj Cellou Dalein Diallo étant le président de l’UFDG. Je pense, lorsqu’on ne met pas les règles du parti en cause, lorsqu’on ne fait pas preuve d’insubordination et lorsqu’on ne se désolidarise pas de la stratégie du parti. Je ne trouve pas la bonne raison qui puisse faire que M. Bah Oury soit exclu de l’UFDG. Ce qu’il a fait, cela est de tradition dans toutes les démocraties du monde.
pourquoi le changement de discours de M. Bah Oury aujourd’hui vis-à-vis de la gouvernance d’Alpha condé ?
Mohamed L Kaba : La politique est un jeu de circonstance, voire elle est la gestion saine de la réalité du moment. Et ces réalités du moment souhaiteraient aujourd’hui pour tout patriote de promouvoir le dialogue entre les guinéens qui puisse être un dénouement heureux de toutes les crises que nous avions connues. Parce que depuis l’arrivée du président Alpha condé au pouvoir, le pays a connu des manifestations politiques. Et ces manifestions politiques ont enregistré la mort de plus de 60 manifestants, dont la majorité est de l’UFDG. Dans ce contexte, l’Etat guinéen a perdu plus de 1500 milliards de francs guinéens en termes de déficit budgétaire. De cette situation, nous avions constaté que les commerçants ont perdu plus de 50 milliards de francs guinéens. Donc en tenant compte de toutes ces situations, nous (l’opposition) avons l’obligation de dénouer la crise. C’est pour cette raison que le parti FIDEL apprécie les discours de M. Bah Oury, qui dit : qu’il est venu pour la décrispation politique. Et nous nous voyons en cette décrispation politique comme une nécessité aujourd’hui pour nous permettre de partir sur un bon pied, surtout après que le pays a été secoué par la fièvre hémorragique à virus Ebola et en sachant que nous sommes avec un régime qui a fait la mauvaise performance économique. Donc, vu toutes ces situations, il est important aujourd’hui de dénouer la crise politique, de se débarrasser de son manteau d’opposant en vue de permettre la bonne relance de notre économie.
peut-on dire que l’exclusion de M. Bah Oury était déjà en place au sein de l’UFDG ?
Mohamed L Kaba : Ce qui est le plus choquant dans l’exclusion de Bah Oury, c’est que durant quatre années de son exil en France, l’UFDG a toujours reconnu M. Bah Oury étant le premier vice-président du parti. Je ne comprends pas aujourd’hui à trois jours de son annonce qu’il participera à la réunion hebdomadaire de l’UFDG ce Vendredi 5 février 2016, qu’il soit exclu du parti, la veille le jeudi. Ce qui démontre que la dynamique d’exclusion de M. Bah Oury était déjà en place. S’il n’y avait pas cette dynamique d’exclusion, ils pouvaient (les cadres du bureau exécutif) au moins l’accepté d’y se rendre au siège de l’UFDG pour assister à la réunion du parti. Et je dis en voyant cette crise aujourd’hui au sein de l’UFDG, que M. Bah Oury sortira victorieux de cette lutte qui l’oppose avec Cellou Dalein, parce que tout parti politique est avant tout une association, et par conséquent, l’exclusion doit suivre le règlement statutaire du parti.
comment commentez-vous l’incident de ce vendredi au siège de l’UFDG entre les partisans de Cellou Dalein Diallo et de M. Bah Oury, qui a malheureusement enregistré la mort d’un journaliste reporter ?
Mohamed L Kaba : Je déplore très fort cet incident qui s’est passé ce vendredi au siège de l’UFDG, j’interpelle l’Etat guinéen d’interdire à l’UFDG la tenue de toutes les réunions politiques sur toute l’étendue du territoire, cette décision des autorités fera éventuellement qu’épargner d’autres vies.
votre mot de la fin ?
Mohamed L Kaba : Il est important aujourd’hui que les cadres de l’UFDG se donnent la main, parce que l’UFDG est le principal parti d’opposition en Guinée. Vouloir l’affaiblir c’est de torpiller la démocratie en Guinée.