La force aérienne russe inquiète l’OTAN depuis des mois par ses incursions répétées dans l’espace européen, essentiellement en mer baltique. Cette situation tendue amène à se poser la question suivante: quel serait le scénario d’un conflit entre les alliés de l’OTAN et la Russie? Une think tank américaine s’est penchée sur le sujet et son constat est sans appel: à l’heure actuelle, les forces de l’Alliance atlantique seraient balayées en l’espace de trois jours.
« Si les tanks et les troupes russes débarquaient dans les pays baltes demain, les forces de l’Otan, dépassées en armements et en équipements, seraient battues en moins de trois jours. » Voici la conclusion assez alarmiste du rapportétabli par Rand Corp., une institution américaine spécialisée dans la géopolitique, sur un hypothétique conflit OTAN-Russie.
Relations tendues
Les relations entre Moscou et l’Occident se sont passablement dégradées depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et l’escalade du conflit dans l’est de l’Ukraine. Se sentant menacés, les pays baltes ont légitimement demandé un renforcement des troupes de l’OTAN dans la région.
Déséquilibre
Si l’appel à l’aide a bien été entendu, le rapport de Rand Corp note néanmoins que la présence des Américains et de leurs alliés, dont le but était de prévenir une éventuelle invasion russe, est bien trop faible pour maintenir un rapport de force face aux Russes, présents en grand nombre à la frontière russo-européenne. Les 27 bataillons russes, lourdement armés, n’auraient besoin que de quelques jours pour se débarrasser des douze légères unités des forces alliées stationnées dans les pays baltes. Les capitales lettone Riga et estonienne Tallinn seraient rapidement sous contrôle russe.
Trois options pour l’OTAN
Trois options seraient envisageables pour l’OTAN, mais néanmoins « toutes mauvaises », note Rand Corp.: une contre-attaque sanglante, des représailles massives, y compris nucléaires, ou concéder une défaite temporaire.
Mieux vaut prévenir que guérir
Selon le rapport, la meilleure tactique serait tout simplement l’anticipation. Selon la think tank, l’ajout de sept brigades dans la zone de conflit, dont trois lourdement armées, et d’un soutien de l’artillerie et des airs permettrait de prévenir une invasion des pays baltes. Coût du renforcement: 2,7 milliards de dollars par an.
La publication de ce rapport ne tombe sans doute pas par hasard. En effet, les généraux américains ont de plus en plus de mal à légitimer leur présence en Europe de l’Est, pour raisons financières notamment.
Sonnette d’alarme
Par ce rapport, Rand Corp. tire en quelque sorte la sonnette d’alarme et conclut qu’anticiper une éventuelle escalade est indispensable et permettrait à l’Otan d’envoyer « un message à Moscou sur son engagement et la réaffirmation de son assurance à tous ses membres et à tous les partenaires et alliés des États-Unis à travers le monde. »
Appel entendu
Un avertissement visiblement entendu par les Etats-Unis puisque l’administration Obama prévoit de quadrupler ses dépenses militaires en Europe orientale « en réponse aux nombreuses agressions commises par le président Poutine ».
Source: Rand Corp, Slate