L’assassinat de notre collaborateur Elhadj Mohamed Diallo le vendredi dernier a suscité une vague d’indignation et d’incompréhension dans les milieux de la presse guinéenne. Le défunt a regagné sa dernière demeure le dimanche dernier, après la prière de 14 heures GMT. Il repose désormais au cimetière de Soloprimo, situé dans la commune de Ratoma. L’enquête diligentée par le Tribunal de première instance de Dixinn pour élucider le drame, suit son cours. Des témoins ont été entendus, y compris Bah Oury et Cellou Dalein Diallo. Et le transport judiciaire s’est déroulé le samedi dernier sur les lieux du crime.
En attendant que la lumière soit faite sur ce lâche assassinat de notre reporter Elhadj Mohamed Diallo, tué dans des conditions qui demeurent encore obscures, lors d’incidents survenus au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), il faut dire que ce crime constitue un bien triste « record » pour cette formation politique, qui est ainsi la première a provoqué la mort d’un journaliste en plein exercice de sa profession. C’est du jamais vu ça en Guinée, ce depuis l’avènement du multipartisme intégral au début des années 90. Il n’ya pas donc besoin de se rejeter la responsabilité de l’assassinat du reporter, comme c’est le cas en ce moment entre Cellou Dalein Diallo et Bah Oury. Chacun accusant l’autre d’avoir tiré le coup fatal. Il s’agit là d’un scénario, qu’on pourrait qualifier de rocambolesque, quand l’UFDG dit que c’est Bah Oury en personne qui serait l’auteur du coup de feu qui a ôté la vie au journaliste, en pleine exercice de son métier. Comme si le premier vice-président de l’UFDG souffrait de trouble explosif intermittent (TEI). Celui-ci ne tarda pas d’ailleurs à répliquer, en accusant nommément un certain Sow, membre de la garde rapprochée de M. Cellou Dalein Diallo d’être « le tueur ». En tout état de cause, il revient à la justice d’identifier l’auteur du tir qui a atteint mortellement Mohamed Diallo.
Quant aux protagonistes de l’UFDG, ils ont intérêt à faire profil bas.
Car à cette allure, tout porte-à-croire que ce parti, miné par des querelles de positionnement et de leadership va connaître une longue traversée du désert.
Pour revenir à l’assassinat de notre collaborateur, la question qu’on ne cesse de se poser, est pourquoi c’est un journaliste qui a été la cible de ce tir mortel. Pourquoi Elhadj Mohamed Diallo, qui a rallié le siège de l’UFDG ce vendredi, avant même les membres du parti, dans le but de relayer le déroulement de cette fameuse réunion du bureau exécutif, a été fauché par ce tueur non encore « identifié. »
Encore une fois ce crime relance le débat sur la liberté d’expression en Guinée. Elhadj Mohamed Diallo aura donc payé de sa vie une guerre d’égos surdimensionnés, qui a fini par mal tourner entre Bah Oury et Dalein, qui se crêpent le chignon, après une présidentielle manquée.
Mohamed Diallo arraché à ses proches et amis, était le prototype du bon reporter. Il préférait le terrain, et le bidonnage, il ne connaissait pas. Repose en paix guerrier… Que la terre de Guinée que tu as tant aimée te soit légère. Amen.
Par Mamadou Dian Baldé