Dans son bras de fer avec le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Bah Oury, premier vice-président du parti, entend être rétabli dans ses fonctions, ce conformément à la loi en la matière. L’opposant dit avoir déposé une plainte au près du département de l’Administration du territoire et de la décentralisation, pour « violation de la charte des partis », suite à son « exclusion » des instances du parti.
Le premier vice-président de l’UFDG, bien qu’exclu récemment du parti ne démord pas, et entend faire prévaloir ses droits, ce conformément aux principes en la matière. C’est ainsi que Bah Oury a saisi le ministère de l’Administration du territoire, chargé de la tutelle des partis politiques, pour « violation de la charte des partis », suite à cet acte de la direction de l’UFDG, l’excluant de la principale formation politique de l’opposition. Un acte qui continue de défrayer la chronique dans la cité. Et dont les incidences ont entrainé la mort par balle du journaliste Mohamed Diallo, le 5 février dernier, lorsque Bah Oury avait voulu ce jour forcer les portes du siège du parti, pour assister à une réunion du bureau politique.
Dans un entretien accordé à la radio Nostalgie, lundi dernier, Bah Oury a qualifié le meurtre du journaliste « de question judiciaire d’une gravité extrême qui est engagée. Etant donné qu’une vie a été ôtée. Il y a une tentative d’assassinat sur ma personne. C’est une situation préalable qui conditionnera tout le reste », a-t-il souligné. Se remettant ensuite au verdict de la justice.
Le premier vice-président de l’UFDG est revenu sur sa rencontre avec le ministre l’Administration du territoire, Bouréma Condé, qui a fuité sur la toile, et qui est perçue comme une démarche visant à faire suspendre l’UFDG. Bah Oury se défend de n’avoir été le seul, à avoir eu recours au chef dudit département. Des responsables du parti sont aussi allés voir Bouréma Condé, auprès duquel, ils l’auraient chargé, en affirmant qu’il voulait attenter à la vie du président du parti.
Selon Bah Oury c’est le doyen Djouma Barry, ancien préfet, et troisième vice-président de l’Assemblée nationale qui aurait dit au général Bouréma Condé ‘’Bah Oury était venu pour tuer Cellou Dalein Diallo.’’
Bah Oury déplore et enfonce le clou en ces termes : « donc vous voyez dans quel contexte et avec quelle désinvolture des soi-disant responsables se prononcent au risque de ternir encore davantage la crédibilité et l’image d’un grand parti qu’est l’UFDG.»
Puis d’ajouter : « c’est pourquoi j’ai honte pour l’UFDG, d’avoir des responsables comme ceux-là. C’est la raison pour laquelle, l’UFDG doit assainir ses rangs. Le changement de gouvernance, de leadership est inscrit dans le processus naturel des choses et quoiqu’ils fassent le changement au sein de l’UFDG se fera parce que ça va dans le sens de l’histoire, et c’est une trajectoire immuable », a-t-il averti, dans cette sortie au vitriol chez nos confrères de Nostalgie guinée.
A propos de son exclusion, Bah Oury n’entend pas céder aussi facilement. Car pour lui, « la décision d’une cinquantaine de personnes ne peut pas remettre en cause la légitimité que confère un congrès national. D’autant plus que ceux qui ont pris cette décision appartiennent à une instance qui n’est qu’exécutive, alors que le bureau exécutif national qui est composé d’environ 350 personnes n’a jamais été associé », prétend-il.
Avant d’assener que « seul le bureau exécutif peut prendre des décisions concernant le parti. Le conseil politique, même si on l’élargi à des députés, n’est qu’une structure exécutive des décisions du bureau exécutif national. Donc on ne peut pas marcher par la tête, et se dire qu’il y aura équilibre », ironise l’opposant.
Bah Oury annonce que « le processus judiciaire et administratif est déjà engagé. J’ai l’impression qu’ils se sont entêtés de reprendre les mêmes fautes, sans au préalable essayer de respecter les règles de gouvernance d’un parti politique. Ils savent qu’ils n’ont fait que tricher et mentir. Ils ont déjà utilisé cette méthode contre Mamadou Barry, Lamine Keita et maintenant contre moi », accuse-t-il très amer.
On le voit, M. Bah réputé pour sa pugnacité et son opiniâtreté, n’a pas dit son dernier mot. Il promet d’aller jusqu’au bout, dans ce bras de fer avec Dalein.