Ibrahima Traoré va effectuer son retour en équipe nationale de Guinée, à l’occasion des 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2017, les 25 et 29 mars 2016 face au Malawi (groupe L). L’ailier du Borussia Mönchengladbach (Allemagne) et joueur-vedette du Sily explique les raisons de son come-back, après un an d’absence.
RFI : Ibrahima Traoré, pourquoi revenir en équipe nationale de Guinée, un peu plus d’un an après avoir mis votre carrière internationale entre parenthèses ?
Ibrahima Traoré : J’avais besoin de me concentrer sur ma carrière en club, pour avoir davantage de temps de jeu au Borussia Mönchengladbach. C’est ce que j’ai réussi à faire.
J’ai dit que je reviendrais en sélection dès que ma situation en club se serait stabilisée. J’ai aussi expliqué que je reviendrais ainsi avec davantage de maturité, et que je pourrais apporter plus de choses au Sily.
Tout ça, ça n’a pas été très bien compris. Il y a eu plusieurs malentendus. Pourtant, j’ai toujours dit que c’était un break, pas un arrêt définitif, et que j’avais envie de revenir un jour en équipe nationale.
C’est le bon moment pour revenir. Ça fait un an. Ça peut paraître long pour certains, ça peut paraître court pour d’autres. Mais le temps est vite passé.
Ces derniers mois, le Borussia Mönchengladbach a été éliminé en Coupe d’Allemagne et en Coupe d’Europe et n’a donc plus que le Championnat d’Allemagne à jouer jusqu’à la fin de saison. Ce calendrier allégé a-t-il compté dans votre décision ?
Non, pas du tout. C’est vrai que c’est plus simple à gérer, parce qu’on joue nos matches le week-end et qu’il y en a donc moins à disputer. Mais ma décision n’a rien à voir avec ça.
Le sélectionneur de l’équipe de Guinée, Luis Fernandez, et l’encadrement du Sily National ont-ils tenu un discours particulier pour vous encourager à revenir en sélection ?
Je ne peux pas dire qu’il y ait eu un discours particulier. Tout était déjà clair dans ma tête. J’avais déjà pris la décision de revenir.
Après, le coach est celui qui accepte ou pas mon retour. Il y a eu quelques malentendus. On ne sait pas toujours bien compris. Ce sont des choses qui arrivent.
Mais j’ai envie de revenir. Et s’il m’a sélectionné, c’est qu’il a envie que je revienne. Donc, pour moi, tout ce qui s’est passé ces derniers mois est déjà oublié. Je repars sur de bonnes bases, avec l’esprit tranquille, sans aucun problème avec qui que ce soit.
Les médias guinéens ont fait état de tensions entre les joueurs de l’équipe nationale qui sont nés et qui ont grandi en Guinée – les joueurs locaux – et ceux qui sont nés en Europe – les binationaux – dont vous faîtes partie. Ces tensions ont-elles réellement existé ? Et si oui, sont-elles encore d’actualité ?
Pour moi, tout ça n’a jamais existé. Mais c’est peut-être une question de perspective. Si on dit quelque chose à quelqu’un d’une certaine façon, il ne l’acceptera peut-être pas de la même manière. C’est normal, je pense.
Peut-être que les binationaux se comprennent mieux entre eux parce qu’ils ont grandi en Europe. On a vécu les mêmes choses et ça crée peut-être davantage d’affinités. Mais il n’y a rien de plus.
Il n’y a pas de conflit ou de scission, selon moi, entre locaux et binationaux qui créeraient des problèmes de fond en équipe nationale. En tout cas, j’espère que ça n’arrivera pas.
Je crois que les gens voient parfois les affinités entre joueurs comme des clans, alors que ça n’a rien à voir.
Avez-vous l’impression que l’équipe nationale de Guinée a beaucoup changé depuis un an ?
Oui, je pense. Il y a un nouveau sélectionneur, un nouvel encadrement et beaucoup de joueurs qui ont fait leurs débuts depuis un an. Par rapport à la dernière Coupe d’Afrique des nations, c’est une autre sélection de Guinée.
RFI