Des hommes lourdement armés ont attaqué dimanche trois hôtels de la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, près d’Abidjan, tuant 14 civils et deux soldats, selon les autorités. Six « terroristes » ont également péri dans cette opération, revendiquée par Al Qaïda.
« Le bilan est lourd, les terroristes ont réussi à tuer quatorze civils et nous avons perdu deux membres des forces spéciales », a par la suite déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara qui s’est rendu sur les lieux. Il a ajouté que six « terroristes » avaient été « neutralisés » et tués.
D’après un officier des forces de sécurité ivoiriennes, au moins quatre Européens ont été tués dans cette station qui abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d’expatriés et des membres de la « bonne société » ivoirienne. La France a confirmé qu’au moins un de ses ressortissants figure parmi les victimes de cette attaque.
Le président François Hollande a condamné « avec force (ce) lâche attentat ». « La France apporte son soutien logistique et de renseignement à la Côte d’Ivoire pour retrouver les agresseurs. Elle poursuivra et intensifiera sa coopération avec ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Revendiqué par AQMI
L’attaque a été revendiquée par le groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), selon le service SITE de surveillance des sites islamistes. Selon un témoin, un des assaillants criait « Allah Akbar » (Dieu est grand en arabe).
Ces assaillants « puissamment armés et portant des cagoules ont tiré sur les occupants de L’Etoile du Sud, un grand hôtel pris d’assaut par les expatriés en cette période de canicule », a expliqué un témoin joint par l’AFP.
« On était sur la plage, on a entendu des coups de feu et on a vu des gens fuir, on a compris que c’était une attaque », a raconté Braman Kinda, en montrant les photos de sept cadavres, dont au moins une femme, gisant sur la plage. Selon lui, les assaillants étaient quatre et « parcouraient la plage en tirant des coups de feu ».
Le témoin a également filmé des grenades et des chargeurs apparemment laissés derrière eux par les assaillants. Abbas El-Roz, un ressortissant libanais qui séjournait à l’Etoile du Sud, a lui aussi raconté qu’un des assaillants portait un fusil d’assaut Kalachnikov et une ceinture de grenades.
Scènes de panique
L’attaque a provoqué des scènes de cohue sur le pont séparant la zone touristique visée, le Quartier de France, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. L’ambassade de France à Abidjan a demandé pour sa part à ses ressortissants à ne pas se déplacer dans la zone « pour ne pas gêner l’action des forces de l’ordre ».
Ville historique et ancienne capitale de la Côte d’Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d’expatriés.
Cette attaque fait écho à celles perpétrées dans d’autres villes africaines ces derniers mois. Le 15 novembre, un attentat avait visé un café-restaurant de Ouagadougou, faisant 30 morts, en majorité étrangers et revendiqué par AQMI.
Le Mali a également été touché par une attaque djihadiste le 20 novembre contre un grand hôtel de Bamako, qui avait fait 20 morts, dont 14 étrangers, outre les deux assaillants. L’attaque de dimanche rappelle aussi celle d’un hôtel dans la station balnéaire tunisienne de Sousse, qui a fait 38 morts le 26 juin.
ats