Nommé il y a quelques mois préfet de Kankan, Aziz Diop se dit ouvert à la presse pour l’aider à faire comprendre aux citoyens ce qui va et ce qui ne va pas dans sa juridiction. Dans cet bref entretien qu’il a bien voulu accorder à notre correspondant régional basé à Kankan, il (Aziz Diop) nous parle entre autres de la menace des djihadistes et les raisons qui bloquent les travaux de la centrale solaire de Karifamoriah. Lisez !
Mediaguinee.net: Des rumeurs persistantes circulent actuellement dans la cité faisant état de l’arrestation des présumés djihadistes à Kankan. Qu’en dites-vous ?
Aziz Diop: Effectivement y a des menaces djihadistes sur notre population en Guinée, mais particulièrement la ville de Kankan qui est à 2 heures de Bamako. Nous sommes menacés à cause de la proximité géographique de nos frontières dans ce contexte des présumés djihadistes ont été appréhendés a Kankan et transférés à Conakry.
Quelles sont les raisons du retard du démarrage effectif des travaux de la centrale solaire de Karifamoriah ?
Malheureusement on a eu une situation vraiment regrettable. Celui qui doit financer ce projet c’est-à-dire le promoteur est décédé récemment à Conakry des suites d’une crise cardiaque. Son corps même n’a pas été encore transféré. C’est sa femme qui doit venir pour prendre le relai. Mais vous savez, quand y a mort d’homme avec tout ce qui est succession, ça prend obligatoirement du temps, mais je peux vous assurer que sa femme prendrait le relai pour que ce projet soit réalisé pour le plus bonheur de nous tous.
Que peut-on retenir du récent conseil d’administration préfectorale de Kankan que vous avez eu l’honneur de présider ?
Qu’est ce que nous voulons que Kankan soit en 2120 ? Voici tout d’abord la question fondamentale qui était au cœur des points à l’ordre du jour du conseil d’administration préfectorale. Au cours de la rencontre, le conseil a décliné l’opportunité qu’offre Kankan pour répondre cette question. Les opportunités touristiques, historiques, géographiques, les opportunités en ressources humaines et financières et au delà de ces opportunités y a des leviers qu’offre la politique nationale du Pr Alpha CONDE dans le cadre de son développement global qui sont de quatre (4) grandes catégories notamment qui sont entre autres : L’extension de l’aéroport de Djankana en aéroport international avec tous les réceptifs hôteliers ; La construction de 300 logements climatiques pour répondre aux attentes de la classe moyenne ; Le réhabilitation des tronçons Kankan- Odienné via Mandiana, Kankan-Kissidougou, Kouroussa-Dabola ; La construction des 2 barrages jumeaux de 40 kW de Kogbèdou et de Frankamadou et ces 40 KW seront soutenus par la centrale solaire de 12 KW de Karifamoriah. Au delà de ces opportunités qu’offre le Président de la République, nous aussi nous avons estimé qu’il fallait bâtir des axes de développement dont le premier axe consiste à la professionnalisation de notre administration pour qu’elle réponde aux attentes des citoyens a travers la qualité des services publics qui doivent être rendus aux citoyens. Le deuxième est la gestion durable de notre environnement pour que cet environnement soit un cadre de vie approprié pour les citoyens. Le troisième point c’est comment impulser le développement économique et social à travers la création d’une richesse importante localement. Le quatrième, c’est comment accroitre à travers la décentralisation, la participation, la mobilisation et la responsabilisation citoyenne autour des programmes de développement locaux. La question fondamentale pour couronner, c’est ce rêve qu’on a fait en répondant à cette question centrale. On s’est dit qu’à l’horizon 2020, nous voulons que Kankan soit une ville émergente, plaque tournante jouant un rôle de locomotive en Haute Guinée dans le but de garantir la prospérité et le bien-être de tous. Une préfecture de référence dans tous les domaines dans la sous-région ouest africaine. Ces points cités ci-haut vont nous amener à l’atteinte de ce rêve. il est important de bâtir un budget consistant. C’est pourquoi nous sommes passés d’un milliard pour les années précédentes à 7 milliards 974 millions de francs guinéens pour les années suivantes à commencer par cette année comme budget annuel de développement. Nous avons mis à contribution non seulement les communes rurales, la commune urbaine mais aussi les services administratifs à tous les niveaux.