Alors qu’il en a jusqu’au cou et qu’il semble dans de petits souliers en ce début de sa seconde et dernière mandature : marasme économique aigu, résurgence d’Ebola, l’épée djihadiste et des pires, c’est le moment choisi par ses opposants, certes la tête encore dans les vagues, mais n’ayant rien perdu de leur hargne à en découdre avec lui, pour à nouveau vouloir lui mener la vie dure.
Nous y revoilà, prêts à larguer les amarres, en route pour une nouvelle saison d’ébullition, de convulsion, de commotion sociétale! Tel à un bal de crabes, on reprend les mêmes et on recommence, toujours plus hargneux à se crêper le chignon, à se dévorer, à se vouer aux feux de la Ghenne. Qui avait dit que la Guinée en avait rompu avec les manifs politiques ? Que ceux qui y ont cru un seul instant, changent de bésicles. Les manifs politiques, il en est de même pour Ebola, les manifs politiques et la Guinée, c’est comme un homme et son ombre, c’est de l’ordre du naturel, pour tout dire. Et chassez le naturel, il reviendra au galop ! Rien n’y fait, le pli est pris, il faut s’y coltiner. Comme à un jeu auquel nous nous plaisons, celui de compter des morts, toujours plus de morts, celui de compter des blessés, toujours plus de blessés, celui d’un inventaire à la Prévert des destructions, de plus encore de destructions, celui de renvoyer au reste du monde, des images d’intifada, de guérilla urbaine, de colonnes de fumée, nous y revoilà, par le fait d’une classe politique, d’une opposition, insatiable de sang humain, boulimique du chao, d’une opposition, finalement, qui est loin d’avoir cru en sagesse. Qui reconduit systématiquement mais aveuglement, sans succès, la même stratégie depuis cinq ans, donc une opposition qui se sclérose en plus de se décomposer au fur et à mesure. Oui, une opposition qui voit sa camisole de force, se réduire en peau de chagrin, tant du fait du travail de sape du Professeur des apprentis-sorciers que du trop-plein de frustrations accumulées par des partis qui ont partagé à un moment donné le même combat, mais qui ont fini par claquer la porte. Quoique ! Certes, un peu dans les vapes, mais sa combativité n’en est point entamée. C’est pourquoi, elle a décidé de titiller à nouveau le pouvoir d’Alpha Condé, pour se faire entendre de lui, au gré de ce qui est théâtralement présentées par leurs organisateurs comme des manifestations pacifiques, alors qu’il n’en est rien, absolument rien. Deux journées prosaïquement appelées journées villes mortes, alors qu’il n’en est rien, mais plutôt deux journées de toutes les agitations, deux journées de psychodrame, deux journées de violences physiques et psychologiques, deux journées de barbarie, deux journées de chassés-croisées habituels entre forces de sécurité et manifestants, et enfin, on le souhaite point, deux journées de gâchis humain, de sang versé, d’âmes humaines consumées, de quantité de dévastations, de plusieurs années de labeur, réduites à néant. Le peuple, en a assez de tout cela, le peuple en assez de vivre continûment ces tensions futiles, le peuple en a marre d’être pris en otage de leurs querelles de clocher, pour des motifs qui ne vaillent finalement qu’à leurs yeux, chronogramme des élections locales, CENI, oui éternel serpent de mer depuis cinq ans. Seule nouveauté, la question du carburant. On a envie de dire, de quoi je me mêle ? Où étiez-vous pour peu vous préoccuper jusqu’ici du quotidien de la Plèbe ? Votre démarche semble à la fois opportuniste et machiavélique, surfer sur les vagues d’une grève syndicaliste au goût inachevé et amer, et vouloir enfoncer un régime en pleine zone de turbulence, entouré de part en part de feux : récession économique, résurgence d’Ebola, contexte sécuritaire plus que jamais tendu, menaces djihadistes oblige, un véritable cocktail Molotov, qui peut exploser à tout moment. Mais à la fin, il nous faut se reposer cette même question, comme à chaque fois qu’ils repartent à l’abordage, qu’espèrent-ils obtenir au bout de ces actions ? Que des nèfles comme d’habitude ! Parce qu’au bout du bout, comme cela a été le cas depuis toujours, ils finiront par accepter tout ce qu’ils disent rejeter aujourd’hui, à la fin, ils iront à ces élections locales à la date voulue et indiquée par la CENI, à nouveau, ils se feront laminer, après avoir conduit à nouveau le pays dans le précipice. Foutaise ! Epargnez-nous de ces branle-le bas, inutiles et futiles ! Le peuple en est soupé !