Sur les trois pays qui ont été désignés en septembre 2014 par le comité exécutif de la CAF, pour organiser respectivement les CAN de 2019, 2021 et 2023, notre pays est pratiquement le seul à n’avoir rien entrepris dans le cadre des préparatifs de cette compétition. Alors que l’on s’approche progressivement de l’échéance, il est loisible de constater que la mise en place du COCAN 2023, le Comité d’organisation de la CAN 2023 se fait toujours attendre. Le jour où ce Comité sera mis en place, l’on entrera de plain-pied dans les préparatifs de la compétition.
Si nous on traîne les pieds, le Cameroun et la Côte d’Ivoire sont à pied d’œuvre pour satisfaire au cahier de charges de la CAF. Désigné pays-hôte de la compétition en 2019, ainsi que de la CAN féminine 2016, le Cameroun s’est immédiatement mis à la recherche de fonds afin de financer la construction – ou la réhabilitation – d’une partie des enceintes qui accueilleront les deux événements.
Profitant d’une visite de Wang Yi, le ministre chinois des Affaires Etrangères, en janvier 2015, Philémon Yang, le Premier ministre camerounais, aurait adressé une correspondance au gouvernement chinois afin qu’il contribue au financement des travaux, confiés à des entreprises de la puissance asiatique. « Sur la base des estimations faites par le ministre en charge des Sports (maître d’ouvrage) et ministre en charge des Travaux publics (ingénieur de l’Etat) et des partenaires chinois consultés, le coût prévisionnel des infrastructures sportives à construire ou à réhabiliter, suivant les normes de la Confédération africaine de football (CAF), s’élève au total à 550 milliards de FCFA (environ 840 millions d’euros) », selon des sources gouvernementales.
Deux nouveaux stades au Cameroun
Plus de la moitié de la somme servira à bâtir le stade Paul Biya de Yaoundé (60 000 places) et le stade Bwang Bakoko de Douala (50 000 places), dont le coût est estimé à 150 milliards de FCFA chacun (environ 228 millions d’euros). Les deux enceintes sont destinées à la CAN 2019. Dans l’immédiat, en vue de la CAN féminine prévue cette année, il s’agit de finaliser le stade de Limbé pour un coût de 10 milliards de FCFA, et de réhabiliter le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Un même sort attend le stade Kuekong de Bafoussam, le stade de la Réunification de Douala et le stade Roum de Adjia de Garoua pour un total de 158 milliards de FCFA.
De son côté, la Côte d’Ivoire n’est pas non plus en reste. L’Etat ivoirien, autorité contractante, envisage de réaliser certains projets selon l’approche traditionnelle (marchés publics) et d’autres selon le mode Partenariat Public Privé (PPP). C’est ainsi que depuis le mois de février 2015, des appels d’offre ont été lancés pour la réalisation des projets ci-après : la construction d’un stade aux normes FIFA, d’une capacité de 20000 places à Korhogo, la construction d’un stade aux normes FIFA, d’une capacité de 20000 places à San-Pedro, la construction de 12 citées sportives dotées chacune de 16 villas équipées de moyen standing de 4 pièces (jardin, terrain de football/rugby), un centre composé d’une clinique, d’un restaurant de 60 couverts minimum, une salle de musculation et fitness dans les villes de Korhogo, Ferkessédougou, Brobo, Béoumi, Katiola, Sakassou et San-Pedro. Et enfin la construction de deux hôtels 4 étoiles minimum de 100 lits à Korhogo et San-Pedro.
Le 2 février 2016 à Abidjan, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a procédé au lancement des travaux du comité de pilotage et de supervision de la réalisation des infrastructures et dispositifs de l’organisation cette CAN. Le fleuron de ces infrastructures constitue à n’en pas douter le futur stade de 60.000 places, qui sera édifié à Epimbe (banlieue d’Abidjan). Le montant du chantier de la future enceinte est évalué à 50 milliards de francs CFA (plus de 76 millions d’euros) qui seront totalement payés par la Chine. Un appel d’offre a été fait par le ministre chinois du Commerce auprès d’entreprises de construction de son pays. Les études de faisabilité ayant été réalisées par le Beijing Institute Architectural Design.
Appel du pied à nos autorités
Par rapport à l’échéance de 2023, nous avons perdu deux ans (2014-2016 ). Et si cette tendance se maintient dans les mois à venir, nous serons obligés de mettre les bouchées doubles pour honorer nos engagements vis-à-vis de la CAF. Pour rappel la préparation proprement dite de la CAN obéit au schéma suivant :
a- Mise en place par le chef de l’Etat du COCAN 2023, le Comité d’Organisation de la CAN. Une entité indépendante relevant du président et constitué de personnes ressources aux compétences avérées. Ce Comité une fois mis en place fonctionnera jusqu’après la finale de l’épreuve et devra rendre compte de sa gestion.
b- Nomination des membres du COCAN 2023
c- Installation du Comité pour lui permettre de fonctionner.
Thierno Saïdou Diakité