Après une sortie pour le moins ratée du ministre Abdoul Kablè Camara, devant le gouvernement réuni mardi en conseil interministériel, sur la question des cartes d’identité biométriques, pour les guinéens, il a été décidé de la mise sur pied d’une commission interministérielle.
Composée de cinq ministres (Dr Mohamed Diané, Oyé Guilavogui, Moustapha Mamy Diaby, Marc Yombouno et Kalifa Gassama Diaby), cette commission, est chargée, apprend-on, d’agir vite et de travailler de concert avec le ministre Kabèlè, pour démêler l’écheveau des intérêts, des intrigues et coups bas, liés à l’attribution du marché de production de ces cartes d’identité.
En clair, faire en sorte qu’on en arrive enfin à choisir un opérateur digne, à cet effet, pour permettre enfin aux guinéens, sevrés de ce document précieux, depuis près d’une année, de pouvoir s’en offrir.
L’équation, est simple, mais rendue compliquée du fait des jeux d’intérêts :
-Soit confirmer l’opérateur Multimédia Glory, qui a une convention avec l’Etat, en la matière, une convention vieille de près de cinq ans, qui a déjà installé des équipements dans tous les commissariats de Conakry, et produit les spécimens intégrant tous les éléments de sécurité, y compris ceux de la CEDEAO, auquel cas, gagner en temps ;
Multimédia promettant, au cas où tous les obstacles sont levés, de pouvoir commencer la délivrance des cartes d’identité biométriques aux guinéens d’ici à fin Mai.
Soit, recruter un autre opérateur, via une procédure d’appel d’offres, restreint, mais rigoureux, sans immixtion aucune, sans influence aucune. Avec tout le handicap de temps que cela suppose.
Selon nos informations, Mr Abdoul Kabèlè Camara, le ministre de la sécurité, principal concerné, hésiterait toujours à laisser la société Multimédia Glory, liée à la Guinée, par une convention en la matière, poursuivre le travail qu’elle a entamé et dérouler son planning en vue du début de production de ces cartes d’identité.
A se fier à quelques indiscrétions parvenues à nos oreilles, pourtant, après avoir eu plusieurs séances de travail avec ses cadres et des entretiens avec les représentants de ladite société, il aurait, dans un premier temps, donné son quitus à Multimédia Glory, avant de se raviser.
On apprend qu’il serait tenté de confier désormais le marché à une société française.
Un scénario qui serait catastrophique pour la société malaisienne Multimédia Glory, après tout l’investissement déjà réalisé.
Et tout le gâchis financier lié à la fabrication par elle de plus d’un million de cartes d’identité, qui avaient été retoquées, parce que produites, peu avant que la CEDEAO, ne décide que les cartes d’identité des citoyens de ses Etats membres, devraient intégrer désormais de nouveaux éléments de sécurité.
Il faut rappeler que l’Etat avait déjà retiré à cette société le volet passeport biométrique, confié à IRIS, également les volets cartes de séjour et visas. Et probablement, les documents d’état-civil…
A charge désormais pour cette commission interministérielle, d’être regardante de toutes ces dimensions d’une affaire pour le moins filandreuse.
A suivre !