L’opposition dite républicaine avait appelé ses militants à faire de ce jeudi 14 avril 2016, une journée ville-morte. A l’heure du bilan de cette deuxième manifestation politique dont l’objectif affiché est de contraindre le gouvernement à revoir à la baisse le prix du carburant à la pompe, nous avons eu un long entretien téléphonique avec M. Bah Oury, vice-président exclu de l’UFDG.
Notre interlocuteur a d’abord tenu à préciser qu’il est exagéré d’attribuer l’initiative de cette manifestation, à toute l’opposition. « Il y a quelques responsables de l’opposition qui ont appelé à cette journée ville-morte, mais malheureusement pour eux, c’est un nouvel échec retentissant. Parce que la grande majorité des populations de Conakry ne se sont pas souciés de cet appel, et ont vaqué, comme d’habitude, à leurs occupations », nous-a-t-il laissé entendre.
Pour M. Bah Oury, l’opposition dite républicaine n’est pas qu’en panne de stratégie.
« Au delà d’une stratégie, il y a la mort de l’ancienne classe politique qui a montré ses limites. En politique on ne croit pas qu’on peut toujours continuer à faire la même chose. Les populations font le bilan. Et e bilant de ce point de vue est un échec lamentable. Ils n’ont même pas pris soin de renouveler un contrat de confiance avec les populations dans un nouveau contexte politique à la suite de l’élection présidentielle du 11 octobre dernier. Ils font comme si rien n’a été. Et les populations guinéennes leur disent mais vous croyez que les choses n’ont pas évolué ? Vous avez subi de multiples échec, nous ne pouvons plus continuer à vous suivre comme par le passé. Et c’est cela la rançon de leur défaite. A eux d’en tirer les conclusions et les conséquences politiques. C’est la raison pour laquelle, au niveau de l’UFDG, j’ai dit et je répète qu’il faut un changement de leadership. Parce qu’après de multiples échecs, on ne peut pas continuer à conserver une équipe qui perd et qui est en train de discréditer totalement le parti dans des situations qui sont loin d’être honorables.
Selon des leaders qui ont appelé à cette journée-ville morte, l’opposition pourrait faire recours à des manifestations de rue dans les semaines à venir. Bah Oury pense qu’il y a à faire avant.
« Je pense que d’abord, ils devraient tirer les leçons ces multiples échecs, et se remettre en cause avant de proférer d’autres menaces qui risquent de ne rien donner. La population guinéenne veut autre chose. Elle veut sortir de ce climat permanent de crise. (…) La population sait pertinemment que ce n’est pas par ces méthodes de manifestations intermittentes que la solution peut être trouvée. C’est dans une redynamisation de l’action politique en profondeur, le renouvellement de cette classe politique, et aussi le renouvellement des idées. Comme certains ne peuvent plus changer, la population demande à un changement profond du personnel politique, et ça i faut faire avec le temps. Il y a des moments où, si on atteint ses limites, qu’on tire les leçons et qu’on se dise, j’ai échoué, je n’ai pas réussi, donc il faut que je partes de manière honorable. C’est plus intéressant que d’essayer de s’arcbouter et de partir de la plus honteuse des manières « .