A l’image de la Côte d’Ivoire qui s’impose de nos jours comme étant le premier pays producteur africain de noix de cajou, beaucoup de pays en développement se sont lancés dans la culture de cette graine. Une filière d’avenir, selon de nombreux observateurs. La Guinée également, ne fait pas exception à la règle. Elle a procédé au mois de juin dernier, à une forte campagne visant à encourager la culture de l’anacarde dans ses différentes régions.
Faut-il le rappeler que selon les officiels guinéens, l’ambition du gouvernement est d’être, un pays exportateur de noix de cajou. A cet effet, une conversion de 400.000 hectares de terres agricoles et une distribution gratuite de semences de 500 tonnes sont en cours au compte de la saison 2016-2017. Egalement, un service du secteur agricole a été érigé en agence nationale de la promotion rurale et du conseil agricole (ANPROCA) afin d’améliorer la productivité tout en répondant au souhait formulé par le chef de l’Etat, Alpha Condé, apprend-on.
Accusant des interruptions au niveau du secteur minier, la Guinée compte s’engager dans la culture de la noix de cajou, qu’elle juge plus rentable. « La campagne écoulée, le kilo de noix cajou hors champ s’est vendu entre 11.000 et 12.000 francs guinéens par endroit depuis les deux grands bassins de production (Kankan au niveau de la Haute-Guinée, Gaoual et Koundara pour la Basse-Guinée). Un avantage pour les paysans producteurs à la base qui vendaient, il y a deux ou trois ans, le kilo entre 2.500 et 3.000 francs guinéens”, explique le directeur national de l’ANPROCA, Aly Condé.
Un intérêt économique qui participera également à rapatrier les devises pour soutenir la monnaie locale. “ Pendant la campagne actuelle de commercialisation qui continue jusqu’au mois de septembre, la tonne de cajou vendu au port de Conakry faisait 1.500 dollars ”, nous confie toujours le directeur national de l’ANPROCA. Contrairement à la tonne d’alumine qui coûte 39 dollars, apprend-on. Toute chose qui favorise à l’heure actuelle, un certain engouement chez les producteurs. De nos jours, 27 préfectures s’investissent dans la culture de la noix de cajou, dont Gaoual, Kankan, Koundara, Siguiri, Mandiana. Soit une superficie de 153.960 hectares déjà ensemencés.
S’il y a un énorme avantage que ce projet apporte, il faut dire que c’est la réhabilitation des anciennes carrières minières. Un intérêt cette fois-ci, plutôt écologique. « Nous reconstituons le couvert végétal. Ces sites étaient complètement décampés dans le cadre de l’exploitation de la bauxite. Nous les réhabilitons en remettant en place, les plants d’anacardes », explique M. Condé.
A cette allure, il reste plutôt à savoir quel dispositif le gouvernement guinéen compte mettre en place après la phase de récolte ? Déjà, à la fin de ce mois d’août, il sera question de faire venir dans certaines zones, des plants à la place des noix et procéder également, d’ici la fin de l’année, au lancement de la campagne 2017. Cela suppose une progression nette de la productivité si la gouvernance ne fait pas défaut, affirment les obvervatuers.
En attendant, il serait judicieux de penser dès à présent, à l’installation des usines qui pourront à la longue, absorber une forte demande de main d’oeuvre. L’autre avantage sera, la préparation sur place des noix de cajou qui donnera de l’amande au lieu de l’exporter de façon brute.