Dans un communiqué adressé à la presse ce mercredi 17 Août, le gouvernement guinéen indique que ‘‘M. Samuel Mebiame a été arrêté par les autorités américaines à New York le 12 août 2016. Une plainte pénale a été déposée contre lui auprès des juridictions pénales fédérales aux Etats Unis. Selon ce document, l’arrestation s’inscrit dans le contexte d’une enquête pénale de grande envergure impliquant un fonds d’investissement américain et concernant des faits de corruption dans plusieurs Etats africains, dont notamment le Tchad, la Guinée et le Niger. Le Gouvernement de la Guinée et les autorités judiciaires pénales guinéennes suivent attentivement l’affaire Samuel Mebiame et mèneront toutes les investigations nécessaires pour aider les autorités américaines à faire la lumière sur les allégations en lien avec la Guinée. L’existence d’une enquête en cours impose toutefois de s’abstenir de commenter l’affaire publiquement à ce stade’’. Le Gouvernement guinéen ‘‘demeure à la disposition des autorités américaines, avec qui il a déjà collaboré et continue de collaborer étroitement, pour apporter toute l’assistance nécessaire à la procédure en cours aux Etats-Unis’’, ajoute le communiqué.
Mais qui est Samuel Mebiane ? Fils d’un ancien premier ministre gabonais, cet homme d’affaires, on se rappelle, avait déclaré en 2013, lors d’un entretien avec l’ancien ministre des mines guinéen, Mahmoud Thiam qu’Alpha Condé ‘‘trahit systématiquement tous ceux qui l’ont aidé. Je l’ai aidé entre les deux tours (présidentielle de 2010, NDLR), à deux reprises, je lui ai fait livrer 3 ou 4 millions de dollars (…) C’est une nature mesquine, vindicative, agressive. Ce bonhomme, il faut le sortir, s’en débarrasser et tous ceux qui veulent le dégager, démocratiquement ou par la force, auront besoin de moi. Il creuse sa propre tombe, ne respecte aucun contrat. Il a déclenché la guerre avec moi, eh bien, il faudra que l’un de nous deux tombe, j’irai jusqu’au bout».
Cet entretien audio relayé à l’époque par la presse avait fait le buzz. Au point que le franco-gabonais était obligé d’apporter par un de ses avocats, ces précisions : ‘‘Toute personne qui écoute les extraits diffusés sur guineenews.org ou mediapart.fr de l’enregistrement illicite de la conversation doit bien comprendre que j’ai accepté de parler avec M. Thiam en parfaite connaissance de ses intentions et avec un degré de méfiance quant à ses motivations. J’espérais apprendre des informations et, à cette fin, je n’ai pas cherché à le contester mais plutôt à l’encourager de continuer à parler. Je savais ce qu’il voulait entendre et j’ai adapté mes commentaires pour faire en sorte d’orienter la conversation vers les domaines qui m’intéressaient dans le but de recueillir davantage d’informations. Cela dit, je ne savais pas que la conversation était enregistrée, ni que l’enregistrement allait être partagé avec tout un chacun. L’empressement de M. Thiam à faire des commentaires sur les extraits des enregistrements, qui ont à la fois été faits et divulgués à des tiers illégalement, ne fait que montrer à quel point il est prêt à tout pour parvenir à ses fins et à celles de ses associés en usant de tous les moyens à leur disposition.’’
Mahmoud Thiam était à l’époque accusé par le régime guinéen de corruption dans l’octroi des permis miniers à la société de Beny Steinmetz, BSGR. Et était en guerre larvée avec le régime Condé.