Alors que l’opposition s’apprête enfin à aller à la table de négociation avec notamment le gouvernement, la Commission Electorale Nationale Independante (CENI) a reporté hier, mercredi, la date des élections communales. Elle compte organiser celles-ci le 18 décembre 2016, et mettre de coté les élections au niveau des districts et des quartiers. Cette annonce a retenti comme un coup de tonnerre dans l’échiquier politique, pourtant apaisé ces derniers temps.
« La CENI a pris la responsabilité sur elle de n’organiser que les élections communales alors que nous sommes dans la perspective d’un dialogue dont l’un des points essentiels de l’ordre du jour était justement la discussion autour des élections locales quant à savoir d’abord quel type d’élection nous allons organiser et à quelle date », a déclaré ce jeudi 08 septembre 2016 sur les ondes de la radio Djigui FM dans l’émission Le Quotidien.
C’est à se demander donc si la trêve que le chef de l’Etat a obtenue de cette opposition depuis sa rencontre avec Cellou ne risque pas de voler en éclat par cet acte jugé provocateur que la CENI vient de poser.
« Nous allons nous retrouver en début de semaine prochaine parce que vous l’avez dit vous-même, nous sommes actuellement en deuil et El’hadj Cellou et certains leaders politiques se rendent aujourd’hui à Labé pour participer aux obsèques du frère d’Elhadj Cellou Dalein Diallo. Nous allons nous retrouver et prendre une décision commune. Tout ce que nous savons c’est que nous n’avons pas été associés à cette prise de décision. L’opposition n’était pas représentée à la restitution qui a eu lieu et qui a annoncé cette date », a confié le porte-parole de l’opposition.
Quelque soit l’issue de cette rencontre que projette l’opposition, une volonté politique du Président Alpha Condé pourrait apaiser les tensions qui se rallument. Il pourrait ne pas valider cette date de la CENI puisque le dernier mot lui revient pour convoquer le corps électoral.
Autre pomme de discorde entre la CENI et les parti de l’opposition, c’est qu’elle semble déterminée à aller à ces élections sans procéder à une réelle révision de la liste électorale afin de crédibiliser le fichier électoral beaucoup contesté par la classe politique. Alors que, s’est plaint Aboubacar Sylla, elle doit le faire chaque année d’octobre à décembre.
Thierno Amadou M’Bonet Camara