Déclaration du porte parole de l’opposition républicaine guinéenne, Aboubacar Sylla, invité à l’émission d’une radio privée de Conakry :
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Effectivement, nous devions nous rencontrer le jeudi dernier. J’avais déjà reçu l’information à la veille et je devais me rendre à Sékoutouréyah. Mais le rendez-vous a été différé parce que ce jour-là, le président s’est trouvé particulièrement chargé.
Il devait recevoir la lettre de créance de 4 ou 5 ambassadeurs. Donc, nous avons décidé de reporter la rencontre à une date qui sera certainement indiquée et qui va nous permettre d’avoir plus de temps pour pouvoir dialoguer.
Je suis surpris d’entendre la capitulation ou la compromission de l’opposition parce que son porte-parole va être reçu par le chef de l’Etat. Depuis que je me suis inscrit dans l’opposition en 2011, c’est la première fois que je suis invité par le président de la République à Sékoutouréyah.
Je rappelle que je l’ai fait en 2013 mais, c’était au nom de l’opposition et c’est le chef de l’Etat qui a écrit à l’opposition pour que celle-ci lui suggère une rencontre. C’était juste avant l’ouverture du dialogue qui a amené l’accord du 3 juillet 2013.
D’abord à l’époque, l’opposition s’est réunie et j’ai été choisi. Je me suis fait accompagner par Dr Zalikhatou Diallo du PEDN et de M. Aliou Condé de l’UFDG.
Nous avons été à Sékoutouréyah et j’ai délivré le message de l’opposition au chef de l’Etat. D’ailleurs, c’est ce qui a conduit à l’ouverture du dialogue politique inter-guinéen. Par contre, beaucoup de leaders politiques ont été reçus par le chef de l’Etat à plusieurs reprises.
Je ne parle pas d’El hadj Cellou Dalein Diallo, de Sidya Touré de l’UFR, de Lansana Kouyaté du PEDN, même Mouctar Diallo des NFD et Dr Fodé Oussou Fofana, ce dernier n’étant pas un leader politique.
Si aujourd’hui, le chef de l’Etat a estimé que compte tenu du rôle que je joue au sein de cette opposition, qu’il est important de m’écouter afin que je donne mon point de vue sur certains sujets, je pense que c’est une très bonne chose.
Encore une fois, l’opposition républicaine est une entité informelle où les partis politiques sont indépendants des uns des autres qui ont décidé de mutualiser leurs revendications et leurs ressources pour pouvoir porter au niveau des autorité de ce pays leurs soucis de voir notre Guinée devenir un pays démocratique. Ce n’est pas une opposition monolithique.
C’est vrai, le chef de file l’opposition représente toute l’opposition mais, lorsqu’il va à Sékoutorutréyah, il parle beaucoup plus des problèmes généraux et génériques alors que, le porte-parole de l’opposition que je suis, je suis au cœur des évènements.
Peut être, il y a des informations que le chef de l’Etat a besoin pour mieux appréhender nos problèmes qui sont plus susceptibles d’être donnés que par le porte parole de l’opposition qui est au cœur même de la réflexion des actions de l’opposition.
Je vais d’abord l’écouter et ensuite, je l’informerai du détail de nos revendications car, il me semble important que ce qu’il n’a pas été dit lors de sa rencontre avec le chef de file de l’opposition, qu’il soit dit avec le porte-parole qui connait le détail ou le mobile des revendications.
C’est-à-dire, les objectifs que nous recherchons, les voies et moyens que nous comptons utiliser pour atteindre ces objectifs.
Nous avons un dialogue qui peine à s’ouvrir , les lignes n’ont toujours pas bougé, il n’y a aucune avancée depuis quelques temps. Encore, nous allons parler de quel présidium nous voulons pour ce dialogue et pourquoi.
Qu’est ce que nous souhaitons comme cadre de concertation. C’est-à-dire, qui et qui vont être face-à-face lors du dialogue et quel sera l’ordre du jour du dialogue.
Nous parlerons aussi des questions de gouvernance, sur ce point, il y a beaucoup de choses à dire. La gouvernance politique, économique et sociale exercée dans ce pays dans ces dernières années n’est pas du tout vertueuse.
Elle est totalement déficitaire d’où le bilan est catastrophique ainsi, la gestion politique et des droits de l’Homme sont reconnues même par certain membres du gouvernement.
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